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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Michael Jordan ne tolérait pas qu’on le provoque et la moindre tentative était punie dès que possible par l’arrière des Bulls. Quitte à faire casquer sa propre équipe d’ailleurs, comme l’a raconté l’ancien joueur Darell Armstrong il y a quelques années…
Que se serait-il passé si Michael Jordan n’avait pas pris sa retraite en 1993 ? À l’époque, Chicago était au sommet de la ligue et l’arrière écrasait la concurrence. Mais le meurtre de son père quelques semaines après son premier three-peat avait laissé des traces chez His Airness, au point de se retirer du monde de la balle orange pendant pas moins d’un an et demi où le Hall of Famer s’adonnera essentiellement au golf.
À son retour courant de la saison 1994-95, certaines choses avaient changé pour l’arrière de l’Illinois. La première concernait son propre maillot puisqu’il était revenu avec le n°45 en lieu et place de son légendaire n°23. Mais surtout, son come-back s’était conclu par une déception puisque les Taureaux s’étaient faits éliminer dès le second tour des playoffs par le Magic de Shaquille O’Neal, qui ira affronter les Rockets en Finales NBA.
La rancune tenace de Michael Jordan contre le Magic
Le Game 1 avait terminé en fiasco pour MJ, qui s’était fait piquer la balle par Nick Anderson à 6 secondes du terme et coûtant ainsi la victoire à son équipe. Suite à quoi le joueur d’Orlando l’avait taclé face aux médias… Une grossière erreur que Jordan a fait payer aux Floridiens dès la saison 1995-96, cette fois-ci de nouveau avec son n°23 fétiche. Ex-joueur du Magic, Darell Armstrong avait raconté l’anecdote en interview :
On a affronté Michael Jordan au second tour, c’est là que Nick Anderson lui a volé le ballon pour la victoire. Jusqu’à ce que je regarde The Last Dance, je ne savais pas que Nick Anderson avait dit : « le n°45 n’est pas aussi bon que le n°23 ». Oh mon Dieu, je lui aurais dis : « ferme-la, qu’est-ce que tu fous ? » Au Game 2, il débarque en gardant son survet’, ils n’annoncent avec le n°45, le public devient fou.
Il avait gardé son survet’ sur lui, et lorsque les deux équipes se dirigent vers le centre du terrain, cet enfoiré l’a enlevé et j’ai vu le n°23 en dessous. Je me suis dis : « Oh non, on est en danger ! Superman est dans la place, le chat noir ! Doux Jésus, on est en danger ce soir. » Ils finissent par gagner le match et sur la suite, c’est là que ça devient fou : à chaque match où il portait ce numéro, (les Bulls) prenaient 200.000 dollars d’amende.
On a fini par gagner la série 4-2, sur leur terrain, et ils ont dit qu’après ça il n’arrêtait pas de parler d’Orlando. L’année suivante, c’était la dernière année du Shaq avec nous, ils nous ont sweepé. Je n’oublierai jamais, et tu peux le voir sur la feuille de stats du match : Jordan avait deux lancers francs à la fin du match. Il a mis le premier et raté le second exprès. Pourquoi il a fait ça ? Un gars m’a dit : « Regarde la feuille de score ». Il avait terminé avec 45 points.
Pendant toute une année, Michael Jordan a ruminé ce Game 1 de second tour face au Magic ainsi que les propos de Nick Anderson. Chicago a perdu plus d’un million de dollars dans cette affaire, mais c’est bien His Airness qui a eu le dernier mot.
