Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Au-delà de la trace qu’il a laissée dans l’esprit des fans, Michael Jordan peut s’appuyer sur son palmarès XXL pour prétendre au statut de GOAT. Or, l’un des trophées qu’il a remporté et qui échappe à LeBron James vient d’être sérieusement remis en cause.
Année après année, et malgré les récents efforts des plus louables de LeBron James, sa domination continue de s’observer. Michael Jordan reste en effet considéré comme le GOAT de la NBA, plus de vingt ans après son départ à la retraite. Mais alors, comment peut s’expliquer une telle longévité sur la plus haute marche du podium historique de la ligue ? Sans doute principalement par la densité de son palmarès.
Vainqueur de six titres de champion avec les Bulls, le mythique n°23 a qui plus est collectionné les récompenses individuelles au cours de sa carrière. Parmi elles, des titres de MVP, de meilleur marqueur, mais aussi un sacre en tant que Défenseur de l’Année qui a toujours échappé à LeBron. Cependant, cet ultime argument souvent utilisé par les fans de His Airness pourrait en réalité s’avérer bancal.
Le titre de Défenseur de l’Année de Michael Jordan frauduleux ?
Déterminé à prouver qu’il n’était pas qu’un simple scoreur durant ses premières années dans la ligue, Jordan estimait mériter le trophée de DPOY lors de la saison 1986-87. Le snob des votants à son égard l’a dès lors poussé à piquer une colère noire… ce qui pourrait avoir contribué à son triomphe l’année suivante. Ce, de façon peu honorable, comme le révèle une récente enquête de Tom Haberstroh pour Yahoo Sports :
Tom Haberstroh : En s’y penchant de plus près, la saison 1987-88 de Michael Jordan laisse apparaitre un écart substantiel entre ses statistiques à domicile et à l’extérieur, ce qui pousse à s’interroger sur l’authenticité de ses moyennes hors norme d’interceptions et de contres cette saison-là — et met en lumière une ère qui semblait particulièrement propice aux coups de main des tables de marque locales.
Des preuves considérables — à la fois des statistiques et des vidéos corroborantes — suggèrent que le trophée de Défenseur de l’Année de Jordan pourrait ne pas être aussi valide qu’on le pensait.
Ainsi, cette saison-là, Jordan tournait à 4.0 interceptions et 2.0 blocks par match à domicile, contre 2.3 interceptions et 1.1 block à l’extérieur.
En outre, Haberstoh indique que sur les six matches dont il a pu se procurer l’ensemble des images, Mike n’aurait cumulé que 12 interceptions… et non les 28 officiellement annoncées. Sans parler des rencontres durant lesquelles les Bulls ont soi-disant réalisé plus d’interceptions… que l’équipe adverse n’a commis de pertes de balle. De quoi conduire Nick Wright, fervent soutien de LeBron, à déclarer dans son podcast :
Nick Wright : Ça chamboule le débat du GOAT et sa lecture.
Élu Défenseur de l’Année en 1988, Michael Jordan aurait-il alors bénéficié d’un coup de pouce de la table de marque du Chicago Stadium ? Tom Haberstroh avance en tout cas des preuves allant en ce sens et susceptibles de relancer le débat du GOAT.