Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Jamais le dernier pour passer un message de manière claire et précise quand il l’estime nécessaire, Michel Cymès bénéficie d’un lien de popularité privilégié avec les Français. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a tenu à les sensibiliser récemment, en avançant un chiffres qui le dépite autant qu’il l’inquiète. Explications.
Avec son pragmatisme à toute épreuve, son humour pince-sans-rire et sa légitimité faite de longues décennies à pratiquer, Michel Cymès est devenu une voix de référence en France dès lors qu’il s’agit de médecine. Et s’il s’est aventuré loin de son domaine de prédilection ces dernières années, notamment en tant que comédien, le Parisien reste le plus attaché à la santé des Français, à laquelle il a dédié sa vie.
Touché par un cancer il y a une quinzaine d’années, Cymès était resté silencieux sur le sujet dans la sphère publique. Mais parce qu’il se sait très écouté, il a fini par lever la part d’ombre sur cette période de sa vie, lui qui concédait au Figaro qu’il avait « d’abord fait preuve d’égoïsme, en pensant à (sa) gueule ». Désormais ouvert sur le sujet, il expliquait ainsi à RTL :
J’ai vécu exactement ce que vivaient les patients à qui j’annonçais un cancer. Ce moment de sidération, où vous ne pensez qu’à la mort, aux enfants. Malgré toutes les connaissances médicales que j’avais, tout ce que je savais sur les chances de guérison… Quand l’on vous annonce un cancer, vous êtes assommé.
C’est mon fils aîné qui m’a sauvé la vie en m’emmenant dans un snow-park, sur le half-pipe, où je me suis cassé la figure. Et cassé une côte. On m’a fait un scanner et ma tumeur a été découverte.
Michel Cymès dégoûté par le faible taux de dépistage
Sauvé par la médecine et par ce coup du destin, Cymès est évidemment désormais très sensibilisé au dépistage, qu’il préconisait déjà du fait de son métier. Mais au grand dam de l’animateur du « Magazine de la santé » pendant de longues années, les Français ignorent trop largement ces dépistages mis à leur disposition :
Je l’ai évoqué dans le bouquin, ce n’était pas pour parler de mon histoire, mais pour rappeler que la médecine propose des dépistages aujourd’hui pour au moins quatre cancers, et les gens n’y vont pas. Seulement la moitié, moins de la moitié, de ceux qui peuvent avoir un dépistage le font !
Le Figaro apporte quelques détails supplémentaires qui, c’est certain, devraient être grandement améliorés dans l’intérêt de tous :
Concernant le dépistage du cancer colorectal, le deuxième le plus mortel en France, un peu plus d’un tiers seulement des personnes concernées procède à un test chez un professionnel de santé. Quant au dépistage du cancer du sein, moins d’une Française sur deux suit les recommandations.
Le constat est limpide : les Français ne se font pas assez dépister, alors même que cette démarche permet précisément de sauver des vies. Espérons que Michel Cymès soit entendu suite à cette prise de parole, et que ces taux somme toute alarmants seront tirés vers le haut dans les années à venir…