Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Si la NBA est officiellement très ouverte envers la communauté LGBTQ+, cela reste tout de même assez rare que les joueurs fassent leur coming out comme Jason Collins il y a quelques années. Ex-coéquipier du pivot, Richard Jefferson avait d’ailleurs partagé sa réaction à ce sujet il y a quelques mois.
Il y a de très fortes chances pour que le nom de Jason Collins ne vous dise rien, du moins sur le plan basketballistique. On parle après tout d’un ancien pivot auteur certes de 735 matchs en NBA, mais qui ne tournait qu’à 3.6 points et 3.7 rebonds de moyenne en carrière. Pas un géant des parquets donc, mais on ne peut clairement pas dire cela de lui pour ce qui concerne l’aspect extra-sportif de son profil.
Collins a en effet mis un énorme coup de pied dans la fourmilière à l’issue de la saison 2013-14, dévoilant son homosexualité au même moment où il prenait sa retraite. Un choc pour de nombreux acteurs de la grande ligue, à commencer par son ancien coéquipier Richard Jefferson. Ce dernier est d’ailleurs revenu sur le sujet il y a quelques mois, lors de son passage sur le podcast We might be drunk :
Richard Jefferson cash sur l’homosexualité de Jason Collins
Jason Collins est très gay. On a tous les deux été drafté aux Nets la même année. J’étais assis et je me disais : « Je déteste ce type. Il joue pour Stanford p*tain. » Au final, il est devenu l’un de mes amis les plus proches, on a passé cinq ou six ans ensemble dans l’équipe, il a fait partie de tous nos succès, c’était mon gars sûr.
Quelques années plus tard, il révèle qu’il est gay. Donc je lui ai envoyé un message en lui disant : « Yo, c’est vrai ? » et cet enfoiré m’a répondu : « Ouais, je voulais t’en parler en fait… » (rires) Ce qui est marrant c’est qu’il a un jumeau, Jarron, ils sont identiques et il jouait aussi en NBA. Du coup tu te demandes : « vous êtes tous les deux gay ? » Je connais bien Jarron donc je le vanne beaucoup là-dessus.
Le champion 2016 a d’ailleurs clairement exprimé son point de vue quant à l’orientation sexuelle de son ami :
Je m’en fous de ce que tu fais, est-ce que tu arrives à l’heure à l’entraînement ? Est-ce que tu vas nous aider à gagner ? Est-ce que tu vas m’aider à me faire un p*tain de paquet d’argent ? Si oui, alors je m’en fous.
Une attitude tout à fait honorable et qui montre que la confiance mutuelle entre eux était totalement justifiée. Pour rappel, Collins a eu le droit à un poste auprès du commissionner Adam Silver dès l’instant où il a décidé de raccrocher les sneakers, le grand patron de la NBA voulait permettre à celle-ci de se montrer plus ouvert envers la communauté LGBTQ+. Une jolie promotion pour l’ancien intérieur du New Jersey.
Avoir un coéquipier homosexuel reste un problème pour certains athlètes NBA, mais ce ne fut clairement pas le cas de Richard Jefferson. Tout ce que l’ailier attendait de Jason Collins, c’était qu’il se montre utile à l’équipe. Une attitude louable mais d’un autre côté, il aura fallu attendre la retraite du pivot pour qu’il l’apprenne.