Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Gros nom de l’Euroleague pendant de longues années, Vasilije Micic a fait ses débuts en NBA cette saison, au Thunder puis aux Hornets. Après un an dans la grande ligue, le combo guard serbe s’est livré sans concessions sur son expérience américaine.
Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, le jeu pratiqué en NBA est radicalement différent de celui que l’on peut observer sur les parquets européens. C’est d’ailleurs pour cela que les Spurs faisaient figure d’anomalie au cours des années 2000 notamment, l’équipe fonctionnant plus comme une escouade non-américaine qu’autre chose. Pas étonnant quand on se rappelle la présence de Tony Parker et Manu Ginobili.
Surtout, les basketteurs issus du Vieux Continent semblent avoir de moins en moins de mal à s’acclimater à leur nouvel environnement. Luka Doncic avait d’ailleurs défrayé la chronique il y a quelques mois en clamant qu’il estimait plus simple de scorer en NBA qu’en Europe. Les propos ont fait polémique, mais le Slovène a totalement assumé cette saison en terminant meilleur marqueur de la régulière (33.9 points par match).
Vasilije Micic honnête sur ses premiers mois en NBA
De son côté, Vasilije Micic a fait ses grands débuts aux US cette saison après avoir écumé les parquets d’Euroleague pendant des années. Tradé d’OKC aux Hornets en cours d’exercice, le guard serbe a d’ailleurs fait son trou à Charlotte en y tournant à près de 11 points et 6 passes de moyenne. Interviewé par HoopsHype, l’ancien joueur de l’Anadolu Efes a émis un constat sans appel sur ses premières impressions en NBA :
J’ai toujours été un meneur de jeu, mais je peux jouer en arrière et le plus important pour moi, c’est de créer avec le ballon. Je pense que c’est là où je suis le plus efficace, ce qui veut dire que je ne suis pas exclusivement un scoreur ou un créateur de jeu. J’essaie de mixer les choses en fonction de ce qui est nécessaire de faire sur le terrain. Au fil du temps, je me suis rendu compte que la constance sur le terrain est pour moi quelque chose qui fait la différence, ce qui signifie que j’aime jouer dans l’instant présent.
Je ne peux donc pas vraiment vous dire au début du match si je vais scorer 30 points. Certains joueurs sont vraiment axés sur le scoring, mais moi, j’aime mélanger les choses. Et maintenant, en NBA, depuis que j’ai réalisé que personne ne veut faire de passes, j’ai le sentiment que je peux m’adapter au jeu parce que je pense qu’il est toujours nécessaire de faire des passes.
Vous pouvez le voir avec Nikola Jokic ou Luka Doncic. Ces deux joueurs ont quelque chose d’unique, mais pour moi, la meilleure caractéristique de leur jeu est leur capacité à faire des passes. En fin de compte, on ne peut pas gagner tout seul. C’est ainsi que j’ai abordé le basket-ball en Europe. Maintenant, j’essaie de trouver un moyen de jouer de cette manière en NBA.
Sans non plus devenir la star des Hornets, Vasilije Micic n’a pas mis longtemps à devenir un joueur précieux du roster. La clé selon lui ? Sa capacité à scorer comme à distribuer le jeu, ce qui ne serait que trop rare en NBA. Une analyse assez cinglante.