Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Véritable légende de la musique française, et star incontestable dans les années 1960 et 1970 jusqu’à son décès tragique en 1978, Claude François a laissé une empreinte indélébile dans le coeur de beaucoup de Français. En revanche, « Cloclo » n’était pas forcément l’artiste le plus apprécié par ses pairs, notamment en raison de comportements douteux. Nicoletta et Véronique Sanson peuvent en témoigner…
Souvent décrit comme un perfectionniste maladif, ce qui lui a d’ailleurs coûté la vie, Claude François était à part parmi les chanteurs des époques yé-yé et disco. Faire la fête comme Johnny Hallyday et consorts ? Très peu pour le natif d’Alexandrie, qui ne se détournait jamais ou presque de son seul objectif : être le meilleur, tout le temps, partout, et surclasser la concurrence.
Si cet état d’esprit louable à première vue, il est toutefois devenu problématique lorsqu’il a commencé à déteindre sur les relations de l’artiste avec les autres chanteurs du moment. Et en la matière, Nicoletta, 80 ans, fait partie de celles et ceux qui n’ont pas gardé une grande affection vis-à-vis d’un « Cloclo » pourtant adoré des fans.
Nicoletta dévoile la tactique mesquine de Claude François
Invitée de l’émission « En aparté » récemment, Nicoletta n’a en effet pas caché qu’elle ne portait pas spécialement l’interprète de « Magnolias for Ever » dans son coeur :
Ce n’était pas ma tasse de thé, pas du tout. Il n’y a pas de problème, je n’ai rien à dire (sur son professionnalisme, ndlr), mais sur le plan humain, ce n’est pas ma tasse de thé. Je ne sais pas… Mais c’était quelqu’un qui était très particulier, très égocentrique. Je ne vais pas en dire plus, le pauvre, il n’est plus là, paix à son âme. Mais il n’était pas très gentil avec ses camarades.
La chanteuse indique qu’elle n’a tenu « que 5 jours » en première partie de Claude François, qui avait la vilaine habitude, d’ailleurs déjà dénoncée par d’autres artistes, de saborder ses performances :
Il n’aimait pas beaucoup les premières parties, alors si en plus on avait une voix un peu forte, il baissait un peu la sono, il enlevait la reverb. Je sortais de scène, j’avais mal au ventre.
Nicoletta n’est pas la seule artiste à avoir eu droit à ce traitement de défaveur de la part de Cloclo, comme elle l’a raconté :
Un jour, j’étais avec Véronique Sanson, on déjeunait à la campagne, je raconte ça et Véro me dit : « Mais tu sais, il ne l’a pas fait qu’à toi, il me l’a fait aussi ».
Également présent sur les lieux, Alain Chamfort a également confirmé avoir été sabordé par Claude François, qui en faisait décidément une habitude ! L’interprète de « Manureva » leur a ainsi indiqué :
Les filles, il n’y a pas qu’à vous qu’il l’a fait ! Non seulement, j’étais son artiste, il me produisait, et il m’a saboté aussi. Vous, ce n’est pas grave, on vous entendait quand même tandis que moi, on ne m’entendait plus.
L’individualisme de Claude François était probablement motivé avant tout pour son côté très compétitif, qui le poussait à vouloir être le meilleur. Et s’il a dépassé les bornes à plusieurs reprises, au point de ne pas être apprécié par plusieurs pairs, ces agissements ne remettent pas en cause son talent et son génie. Ils mettent en lumière, en revanche, la complexité de l’homme derrière l’artiste.