Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Imitateur référence en France depuis de longues années désormais, Laurent Gerra signe son retour sur scène avec un nouveau spectacle très attendu par ses fans. Mais pour l’occasion, le natif de Mézériat a décidé de laisser l’une de ses imitations les plus emblématiques au placard. Un choix qu’il a expliqué avec beaucoup de franchise et de classe.
Épicurien devant l’éternel et grand amateur de gastronomie et d’oenologie, Laurent Gerra n’a pas eu à chercher bien loin pour titrer son nouveau bébé. C’est donc avec un show intitulé « Laurent Gerra se met à table » que le célèbre imitateur partira prochainement sur les routes de France, plus de 7 ans après son dernier spectacle. Pour le présenter, il explique ainsi à Nice-Matin :
Nouvelle carte et plats signatures. Je pense que le public attend les classiques : François Hollande, Jack Lang, Johnny… à qui je rends hommage. Il y a trente morceaux de musique dans le spectacle et comme j’ai la chance d’avoir de brillants musiciens, c’est un bonheur de jouer avec eux, de présenter des parodies et des hommages. Il y a les sketches aussi, bien entendu.
Laurent Gerra arrête d’imiter Céline Dion
Si le public peut donc s’attendre à retrouver certaines voix emblématiques du répertoire de Gerra, Céline Dion ne figurera pas dans le catalogue. Affaublie par une rare pathologie nommée le syndrome de la personne raide, la Québécoise n’a pas pu monter sur scène depuis plus de 5 ans, et a traversé un véritable enfer.
C’est donc par respect pour elle que l’imitateur a tiré le frein à main, comme il l’a fait savoir avec franchise et élégance :
La seule limite c’est que ce soit drôle, donc à partir du moment où quelqu’un souffre, on ne peut pas se le permettre. En plus, j’ai beaucoup d’admiration pour l’artiste et sa carrière. Elle a un talent incroyable. C’est souvent dans les interviews qu’il y a quelque chose dont on peut se moquer. En l’occurrence là, je me mets à sa place aussi.
Pour le reste, les spectateurs peuvent s’attendre à voir Gerra faire du Gerra. Plutôt marqué à droite de l’échiquier politique, celui qui admire Jean Gabin, Lino Ventura et consorts n’a pas prévu de se conformer à l’ère progressiste et wokiste ambiante. Bien au contraire, il glisse avec malice :
J’avoue, le spectacle n’est pas très wokiste, ni très féministe ni vegan… Je présente un menu vegan au début mais ça ne dure pas. Le wokisme, c’est une espèce de tendance faite avec de la bien-pensance et du politiquement dit « correct ». Je pars du principe que ne pas s’en moquer, ce serait les marginaliser et apparemment, c’est ce qu’ils ne veulent pas, donc j’ai le droit de m’en moquer.
Sous prétexte d’égalité, on nivelle aussi et parfois, on le fait par le bas… J’aime cette phrase qui dit : « Je suis passéiste mais quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres ». C’est vrai.
Derrière l’imitation certes peu élogieuse qu’il a proposée pendant de longues années, Laurent Gerra a toujours eu un profond respect pour Céline Dion en tant qu’artiste et que femme. Alors forcément, dans ce contexte très délicat pour l’artiste, il lui est apparu naturel de laisser l’humour de côté, en attendant qu’elle se rétablisse. Le plus rapidement possible, espérons-le pour elle.