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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Figure emblématique de Miss France au 21ème siècle, Sylvie Tellier a rendu son tablier de directrice générale du concours en 2022. Depuis, sa parole peut se montrer moins verrouillée et plus débridée, ce qu’elle a confirmé récemment au micro du « Parisien ». En évoquant notamment un sujet toujours « touchy » chez les Français.
Si certaines Miss France vont et viennent, sans que le grand public ne retienne leurs noms, Sylvie Tellier a réussi tout l’inverse. Couronnée au début du siècle, la Nantaise a ensuite assumé la direction générale du concours pendant 17 ans, entre 2005 et 2022. Elle a finalement choisi de partir, signifiant notamment son désaccord sur la participation de mères de famille et femmes tatouées à la compétition.
Sylvie Tellier critique le rapport des Français à l’argent
Partie voguer vers de nouvelles aventures depuis, la mère de 3 enfants assume plus que jamais la parole qu’elle porte. Dans les colonnes du « Parisien », celle qui a eu des relations tumultueuses avec Geneviève de Fontenay a ainsi revendiqué haut et fort son goût de la réussite et de l’argent, des sujets généralement tabous dans l’Hexagone :
C’est mon côté américain ! Dire que j’ai envie de réussir et de gagner de l’argent, je trouve ça tellement bien. Je dis à mes enfants, n’ayez pas honte de faire de l’argent. Ça ne se dit pas faire de l’argent, mais on dit qu’on va faire de l’essence. En France, réussir veut dire écraser les autres. Je n’ai pas ce côté aigri de se dire qu’une autre y arrive et pas moi.
Pour Miss France 2002, l’argent et le succès ne sont pas un tabou, bien au contraire. Elle déplore cette perception des choses en France :
Regardez tous ces patrons qui ont des Porsche cachées dans leur garage et qui vont travailler en Renault Mégane. C’est quoi, le problème ? Parce que je viens d’un milieu modeste, je trouve ça bien de réussir, ça permet de gâter les gens. Souvent ma mère ne veut pas se laisser inviter, elle dit que ce n’est pas l’ordre des choses. Mais si.
Toujours aussi franche, Sylvie Tellier est également revenue dans cet entretien sur le désaccord public qu’elle avait eu avec Alexia Laroche-Joubert. Loin de l’hystérie médiatique de l’époque, elle a d’ailleurs tenu à faire savoir que les deux femmes s’entendent bien aujourd’hui :
On déjeune encore ensemble. Je l’apprécie. En revanche, quand elle a été nommée présidente, j’ai été la première à lui dire : « Il va peut-être falloir que je m’en aille, parce que le siège il va être petit pour nous deux, deux femmes de caractère » Non, ce qui m’a fait du mal, c’est qu’on dise que je sois virée. C’est moi qui ai décidé de partir. J’ai fait le tour de Miss France, mais pour le buzz, il fallait encore que je m’entretue avec quelqu’un…
Sylvie Tellier l’assume : il n’y a aucun mal à gagner de l’argent, à avoir réussi sa vie, et à le faire savoir. Très fière de son parcours, la quadragénaire revendique son « côté américain » plus débridé face à ce sujet souvent épineux en France. Des propos qui ont déjà fait réagir, et souvent de manière positive – comme quoi !
