Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Né à New York, Joakim Noah a malgré tout passé une bonne partie de son enfance en France. Ce, avant de retourner pendant son adolescence aux États-Unis pour y parfaire sa formation de basketteur… et y recevoir un accueil bien particulier.
Dans une ère où il n’était pas si courant de voir des espoirs tricolores partir de l’autre côté de l’Atlantique pour y entretenir leur rêve de NBA, lui a pris ce risque. Il faut dire que Joakim Noah affichait certaines racines américaines en tant que natif de New York. Ce choix de rejoindre sa terre natale s’est quoi qu’il en soit révélé payant, puisqu’il lui a permis de se frayer un chemin jusqu’à la ligue où il a passé pas moins de 13 ans.
Joakim Noah honnête sur le traitement du public américain à son égard
En tant qu’ancien All-Star et Défenseur de l’Année, Noah peut raisonnablement estimer avoir marqué l’histoire de la NBA. Les fans se souviennent ainsi encore de lui comme d’un joueur valeureux et précieux pour les Bulls, mais aussi pour certains comme d’un véritable ennemi à la langue bien pendue. Une réputation sur laquelle l’international tricolore avait accepté de s’épancher dans l’émission Highly Questionable :
Joakim Noah : Si j’aime jouer le rôle du méchant ? J’aime recevoir de l’énergie, qu’elle soit positive ou négative. C’est ce qui me donne de la force. J’ai toujours aimé jouer à l’extérieur et je pense que la haine que je reçois me pousse à jouer encore plus dur.
Une drôle de vocation qui remonterait selon lui à ses années lycée, durant lesquelles les supporters adverses tentaient notamment de le provoquer vis-à-vis… de ses origines françaises :
Joakim Noah : J’ai toujours adoré ça. Dès la première fois. Je me rappelle que quand je jouais sur le circuit high school, les gens savaient que j’étais français donc ils hurlaient, « USA ! USA ! » dans les tribunes. Ça me donnait plein d’énergie ! Et quand je suis arrivé à la fac, ils étaient là, « Noah, coupe-toi les cheveux ! » ou bien « Sois un peu plus classe ! » Ça a empiré au fil du temps, mais c’était cool. J’adorais ça.
Quand de nombreux jeunes joueurs d’à peine 15 ans auraient eu bien du mal à jouer dans un tel climat, Jooks parvenait donc selon ses dires à en faire une force. Pas étonnant, dès lors, que les ambiances hostiles à son égard qu’il a pu affronter en NBA ne l’aient pas intimidé. Au contraire, cela avait plutôt tendance à lui donner des ailes et à le pousser à redoubler d’effort pour son équipe.
Imperméable dès son plus jeune âge, l’ex-pivot a pu mener une belle carrière en high school dans différents établissements de New York et du New Jersey. Considéré comme un prospect 4 étoiles à l’issue de son cursus, il faisait alors partie des 75 meilleurs joueurs de sa classe d’âge aux États-Unis. Ce, avant d’exploser dans les rangs des Florida Gators et d’être sélectionné avec le 9ème choix de la Draft 2007.
Simple prospect français en provenance de Levallois à son arrivée aux États-Unis, Joakim Noah a presque logiquement fait l’objet de chants patriotiques des fans des équipes qu’il affrontait. Chants qui avaient paradoxalement tendance à lui bénéficier.