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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Quand Kobe Bryant a rejoint les Lakers en 1996 via la draft, Shaquille O’Neal avait déjà passé quatre ans sur les parquets pros. Le Big Diesel a donc joué les grands frères pour l’arrière de légende, surtout après son premier grand fiasco en playoffs.
Si on pense au duo Kobe Bryant – Shaquille O’Neal aujourd’hui, l’incroyable three-peat des Lakers du début des années 2000 est la première chose qui vient à l’esprit. Le divorce entre les deux hommes en 2004 fut certes ultra-houleux, mais ils étaient parvenus à tout écraser en NBA avant ça malgré leurs égos surdimensionnés. Shaq était alors la principale force de frappe, tandis que Bean jouait les lieutenants de luxe.
Il faut en effet rappeler que s’ils sont arrivés en même temps à Los Angeles, à l’été 1996, leurs situations respectives étaient bien différentes. Le Big Aristote avait déjà connu l’expérience des Finales NBA avec Orlando, tandis que le Mamba sortait à peine du lycée sans passer la NCAA. Sur ses deux premières saisons professionnelles, celui qui portait alors le n°8 n’a d’ailleurs démarré que 7 rencontres en tant que titulaire.
Quand Shaq requinquait Kobe après ses premiers playoffs
S’il ne jouait donc pas les premier rôles, le bonhomme avait cependant déjà une grande confiance en lui… mais ça ne l’a pas empêché de vivre un cauchemar lors des playoffs 1997, lors du second tour face au Jazz. Les Mormons avaient alors gagné en cinq matchs tandis que Kobe envoyait pas moins de quatre air balls de suite dans le Game 5, dont trois en prolongations. Des années après, Shaq était revenu sur ce qui avait suivi :
Utah nous a tué en playoffs. Ses trois derniers tirs ont fini en airballs. Il avait la tête baissée après le match et je me souviens avoir mis mon bras autour de lui et lui avoir dit : « Tu sais quoi ? Ne t’inquiète pas, jeune homme. Un jour, les gens vont craindre que tu prennes le dernier tir. » Il est devenu l’un des plus grands joueurs de l’histoire après ça.
Certaines légendes se forgent parfois dans d’immenses déceptions et il est clair que le fiasco a énormément marqué Vino. Deux ans plus tard, le bonhomme tournait d’ailleurs à près de 20 points, 7 rebonds et deux interceptions de moyenne lors de la post-season 1998-99, une sacrée progression. Kobe n’a d’ailleurs pas caché lors d’une vieille interview que la série face au Jazz avait sensiblement changé sa vision des choses :
Tous les tirs étaient bons, ils étaient bien cadrés, mais ils n’atteignaient pas le panier. C’est à ce moment-là que je me suis dit que j’allais commencer à changer mon programme d’entraînement et faire beaucoup de musculation tout au long de l’année, pour devenir plus fort au fur et à mesure que l’année avance. C’est ainsi que j’ai pu réfléchir à ce processus et l’utiliser comme une opportunité de progresser en tant que joueur.
La défaite représente souvent la meilleure des leçons, surtout quand on a tout foiré sur le plan individuel. Pas abattu mais plutôt surmotivé après s’être planté face au Jazz étant rookie, Kobe Bryant a fini par devenir l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de la post-season.
