Par Joël Pütz | Journaliste sportif
En plus de 75 ans de NBA, un certain nombre de joueurs sont devenus célèbres par leurs innovations dans le basket-ball. L’une de ces légendes a pourtant failli ne jamais pratiquer son move iconique car selon elle, celui-ci était réservé aux femmes… L’histoire a pourtant montré que le jeu en valait la chandelle.
Champion en 1975-76, auteur de plus de 25 points en carrière et douze fois All-Star : Avant Stephen Curry ou même le Run TMC, Rick Barry était probablement la plus grande star de l’histoire de Golden State. L’ailier comptait parmi les plus grands scoreurs de sa génération, lui qui était une énorme gâchette. Surtout, il est devenu culte dans l’imaginaire collectif grâce à sa technique aux lancers francs :
As long as a Commanders flea flicker in ‘24 starts with the Rick Barry FT motion, I see great potential in this selection. #OneHotSammyPlease pic.twitter.com/H1Cp3xKsp2
— JohnCSmithWestMI (@JohnCSmithWOOD) January 8, 2024
Rick Barry et la genèse du célèbre « lancer à la cuillère »
Cette posture si particulière constituait en partie la marque de fabrique du fameux « lancer à la cuillère », une technique de shoot assez rare même à l’époque. Barry était d’ailleurs plus ou moins le seul à la pratiquer en NBA et à vrai dire, il ne l’aurait jamais fait sans un coup de pouce très appuyé de la part de ses proches. Il s’était livré sur le sujet il y a quelque temps, sur le podcast de l’ancien Laker Michael Cooper :
À l’époque, les gens tiraient à deux mains, puis avec les deux mains en dessous, et c’est mon père qui m’a appris à le faire. Il était implacable à ce sujet. Je l’ai fait uniquement pour qu’il arrête de m’embêter avec ça. J’ai dit : « Je ne peux pas faire ça. Les femmes shootent de cette façon ». Je m’en souviens comme si c’était hier. Il m’a dit : « Fiston, ils ne peuvent pas se moquer de toi si tu les rentres ». Il avait raison.
J’étais un meilleur tireur de lancers francs à la fin de ma carrière. J’aurais simplement aimé être assez intelligent pour comprendre dès le début ce que j’ai compris à la fin de ma carrière, lorsque je tirais plus de 10 lancers francs par match. Au cours de mes six dernières années, j’ai eu le meilleur pourcentage de réussite aux lancers francs de toute l’histoire de ce sport.
Pour le coup, celui que l’on surnommait le Miami Greyhound avait bien fait d’écouter les conseils de son paternel. Rick Barry, c’est un pourcentage de réussite en carrière à pas moins de 89.3% sur la ligne des lancers. Une précision hallucinante pour un joueur qui compte tout de même 14 saisons sur les parquets professionnels. Sa méthode était peu orthodoxe, mais personne ne peut remettre en cause son efficacité.
Si l’on encourage aujourd’hui les joueurs maladroits aux lancers à les tenter « à la cuillère », c’est parce que cette technique est considéré comme plus simple à maîtriser. Et quand on voit qu’une légende comme Rick Barry l’a pratiqué tout au long de son immense carrière, c’est bien la preuve qu’il faut tenter le coup.