Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Si la ligue est aujourd’hui plus conciliante concernant la consommation de marijuana, ça n’a pas toujours été le cas. Matt Barnes a par exemple passé sa carrière à se cacher, lui qui était pourtant un grand amateur d’herbe. Il a raconté l’enfer des tests à son époque.
Depuis déjà quelques années, notamment grâce à l’impulsion de LeBron James, la NBA n’hésite plus à prendre des décisions et des positions fortes sur des grandes questions sociétales. Par exemple, après le meurtre de George Floyd en 2020, Adam Silver a permis à ses joueurs de protester ouvertement pendant les matchs, avec des slogans à la place des noms sur les maillots ou la mention « Black Lives Matter » sur le parquet.
Et ce n’est pas tout, puisqu’en matière de drogue aussi la ligue pousse pour l’avancée de la société américaine. En effet, les stars de la ligue peuvent aujourd’hui consommer de la marijuana librement, puisque les tests ne prennent plus en compte cette substance longtemps considérée comme illicite. Un gain de temps et d’argent considérable pour tout ce microcosme.
Matt Barnes raconte les tests anti-drogue en NBA
Car même à l’époque où la « weed » était prohibée, de nombreux joueurs se relaxaient ou se soignaient à l’aide de cette plante. C’était notamment le cas de Matt Barnes, passé par les Lakers et les Clippers, qui vient de sortir quelques souvenirs dans le podcast de Pablo Torre, ancien journaliste d’ESPN. Mentalement, il fallait être prêt.
Environ 10 fois par saison, un médecin venait dans l’équipe pour faire un test anti-drogue sur 5 joueurs au hasard. À chaque fois, je devais me préparer comme si j’allais être le seul à passer à la casserole. Je devais me lever tôt, prendre une boisson horrible, puis boire trois grandes bouteilles d’eau. C’est difficile. Les jours de match j’étais tellement balloné à cause de tout ce liquide. Tu dois aller aux toilettes trois fois, et après ça tu as une fenêtre de 6 heures où tous les tests sont négatifs.
D’autres utilisaient le pipi de quelqu’un d’autre, mais les contrôles ont évolué avec le temps. À la fin de ma carrière il fallait vraiment baisser ton pantalon jusqu’aux chevilles et quelqu’un observait à seulement quelques centimètres de toi pour s’assurer qu’il n’y avait pas de triche. Je suis très sérieux, il y a deux fois où j’ai dû faire la grosse commission en même temps, et le gars de la ligue s’est enfermé aux toilettes avec moi pour vérifier.
Pour éviter la suspension ou l’amende, Matt Barnes avait un rituel bien précis pour contourner les contrôles anti-marijuana. Il buvait un remède étrange avant d’enchainer les bouteilles d’eau, ce qui lui offrait une fenêtre de tir à ne pas manquer. Et heureusement que ses envies devaient être pressantes, car il fallait se soulager sous le regard attentif d’un médecin à seulement quelques centimètres…
Matt Barnes garde un assez mauvais souvenir des contrôles anti-drogue de l’époque, même si le moyen le plus simple pour ne pas avoir à tricher était encore de ne pas fumer. Enfin, il n’a jamais été pris, sa méthode était efficace.