Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Daniel Woirin brille actuellement à l’UFC grâce à Benoît Saint-Denis, mais ça fait près de 20 ans qu’il apparait dans le coin de combattants comme Anderson Silva et Dan Henderson. Pourtant, on ne peut pas dire qu’il déborde d’amour pour l’organisation.
Dans le monde du MMA, on fait difficilement plus prestigieux que l’UFC. L’organisation présidée par Dana White n’est pas en situation de monopole sur le marché, il existe en effet des concurrents aux quatre coins du globe, mais force est de constater que personne n’arrive à leur faire de l’ombre. En fait, les fans sont tellement fidèles qu’ils sont prêts à tout pardonner à l’UFC.
Par exemple, quand le grand patron a été filmé en train de lever la main sur sa femme en boite de nuit, il n’a pas eu à subir la moindre conséquence dans la sphère publique. Dans un autre registre, quand Francis Ngannou a décidé de tenir tête à ses anciens employeurs pour obtenir des meilleurs salaires pour tous les combattants, de nombreux internautes se sont retournés contre lui en estimant que l’UFC était le meilleur endroit pour s’enrichir et exprimer son talent.
Daniel Woirin se plaint de son traitement à l’UFC
Mais qu’en pensent ceux qui vivent grâce à l’organisation ? Comment voient-ils cette entité si intouchable aux yeux des fans ? Dans le podcast « La Fine Équipe », l’entraineur de Benoît Saint-Denis n’a pas été tendre au moment de parler de son expérience à l’UFC. Visiblement, lui et les autres ne sont pas considérés à leur juste valeur.
Moi je ne suis pas combattant UFC, mais je suis entraineur là-bas depuis environ 2006. Je ne vois pas les conditions évoluer dans le sens des combattants. Les coachs, on est traités comme des merdes par l’organisation, c’est la réalité. Ils ne te calculent même pas, tu ne gagnes pas beaucoup d’argent… Je me mets à la place d’un combattant qui met en jeu son intégrité physique, à un moment tu veux de l’argent.
Daniel Woirin connait bien la machine UFC, puisqu’avant d’y amener Benoît Saint-Denis, il était dans le coin de légendes comme Anderson Silva et Dan Henderson. Pourtant, malgré son expérience et le prestige de ses anciens disciples, il ne se sent toujours pas considéré à sa juste valeur par l’organisation. Personne ne prend soin de lui, ne s’assure qu’il exerce dans de bonnes conditions, ce qui l’agace.
Ce témoignage est une preuve de plus que malgré l’engouement des fans et les centaines de millions qui sont générés chaque année par l’organisation, il y a encore une grosse marge de progression pour faire l’unanimité. Traiter les combattants et leur entourage comme il se doit serait déjà un bon début, ce n’est pas Daniel Woirin qui dirait le contraire.
Daniel Woirin n’est pas forcément heureux de travailler avec l’UFC, organisation dans laquelle il n’est pas traité comme l’entraineur de renom qu’il est. Dana White a encore du boulot pour faire de son organisation une structure irréprochable.