Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Proche du vestiaire des Metropolitans 92 l’an dernier, Kevin Séraphin y a notamment côtoyé un certain Victor Wembanyama. Lors d’un entretien au micro de First Team, il a donc pu s’épancher sur le prodige français… et a poussé un coup de gueule.
En l’espace d’un an, il a profondément marqué les esprits de ceux qu’il a côtoyé. Victor Wembanyama n’a en effet passé que quelques mois du côté de Boulogne-Levallois mais a laissé une trace indélébile dans la mémoire des membres de l’équipe et du staff de l’époque. Tous ont ainsi très vite compris qu’ils avaient affaire à un phénomène rare, y compris les personnes qui gravitaient simplement autour du club.
Kevin Séraphin impressionné par Victor Wembanyama
Retraité depuis octobre 2020, Kevin Séraphin ne s’est pas totalement éloigné des parquets. La saison dernière, il avait ainsi pour habitude de fréquenter et de s’entrainer avec les Metropolitans 92. C’est donc là qu’il a fait la rencontre de Wembanyama et qu’il a pu découvrir sa personnalité à part entière. Invité à revenir sur cette période sur le plateau de First Team, l’ancien pivot NBA n’a pas mâché ses mots :
Kevin Séraphin : L’année dernière, je venais souvent aux matches de Levallois et c’est vrai que j’étais choqué par son écoute. Pour vous donner un exemple, on venait de finir un entraînement. Déjà, il arrive toujours 1h-1h30 avant les autres et il reste toujours après. Je restais aussi avec Steeve Ho You Fat pour shooter et lui était là, qui shootait avec Vincent (Collet) et son préparateur, Guillaume (Alquier).
En partant, je l’ai croisé quand il remontait de la salle de muscu. Je ne lui ai pas dit comment faire certaines choses parce que baskettement parlant, il est plus évolué que moi. Et ça, je l’accepte. Il ne faut pas chercher à en faire ton petit. Au bout d’un moment, il faut arrêter ! Je vois trop de mecs qui essaient d’en faire leur petit alors que non ! Le petit, c’est Néo dans Matrix ! (Rires)
Du coup, je lui ai dit, « J’ai vu ton match et sur cette situation, tu aurais pu faire ça, ça ou ça. » Il m’a répondu, « Ah, d’accord ! » et puis on est tous les deux parti. Une fois dans le couloir, j’entends, « Kev ! Kev ! Kev ! » Et il me courait après ! Il était juste allé poser ses affaires et il est revenu. Au final on est resté peut-être 20 ou 25 minutes en plus à parler et il me posait plein de questions.
C’est là que je me suis dit qu’il était différent mentalement. (…) Il est totalement dans une position où il pourrait me dire, « Non Kev, j’ai pas le temps pour ça », mais il va quand même écouter et se poser. Ça m’a vraiment marqué. Sur le plan mental, je n’ai jamais vu ça. Et pas seulement dans le basket. J’ai voyagé et je n’ai jamais vu dans ma vie des gens comme lui. Il est juste différent.
Malgré une expérience de taille et le fait d’avoir cohabité avec de nombreuses stars de NBA, Kevin Séraphin affirme ne jamais avoir côtoyé un joueur aussi effarant que Victor Wembanyama sur le plan mental. Un bel éloge pour le jeune international tricolore.