Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Déjà bien connu du grand public suite à son brillant parcours en NCAA, Joakim Noah n’a toutefois pas échappé aux quelques humiliations réservées aux rookies sur les parquets NBA. Une légende serait d’ailleurs à l’origine de l’une d’elles.
Dans une ère où le one-and-done n’était pas encore aussi répandu et courant qu’aujourd’hui, il a eu le temps de se forger une certaine notoriété sur le circuit universitaire. Arrivé dans la fac de Florida en 2004, Joakim Noah ne l’a quittée qu’en 2007 après trois saisons de haut vol. Ce sont surtout les deux dernières qui ont marqué les esprits, puisqu’elles l’ont vu réaliser un back-to-back historique avec les Gators.
Ainsi, au lieu de rejoindre les rangs de la NBA qui lui tendaient pourtant les bras après son premier titre NCAA, l’intérieur français a préféré repousser cette échéance d’un an. C’est finalement lors de la Draft 2007 et en tant que 9ème pick qu’il a débarqué chez les Bulls, non sans certaines attentes des fans. Sa relative célébrité ne lui a quoi qu’il en soit pas permis d’être directement pris au sérieux dans la grande ligue.
L’affront mémorable vécu par Joakim Noah en tant que rookie
Durant ses premiers mois passés en NBA, Noah a eu l’occasion d’affronter bon nombre de big men qui ont marqué l’histoire de la ligue. Parmi eux, Rasheed Wallace, qui évoluait alors encore avec les Pistons. Et autant dire que ce dernier s’est dans un premier temps amusé avec l’ex-international tricolore, comme ce dernier l’a raconté lors de son passage dans le podcast The OG’s :
Joakim Noah : J’adore le Sheed. C’était un vrai dur. Je me souviendrai toujours de ce qu’il m’a fait pendant ma saison rookie. Quand je l’ai affronté, il a reçu le ballon au poste et il m’a dit en me regardant, « Je vais pivoter vers l’intérieur, faire une feinte, prendre un dribble et shooter. » J’étais complètement secoué. Au final, il a fait exactement ce qu’il m’a dit et il a mis le tir.
Malgré le coup de pouce offert par Wallace, Jooks s’est donc révélé incapable de défendre l’action qu’il lui avait pourtant décortiquée au préalable. Un témoin selon lui de la confiance qui régnait alors dans l’équipe de Detroit… mais aussi un moment malheureusement inoubliable pour lui :
Joakim Noah : Ça montrait bien à quel point ils étaient sûrs d’eux. À cette époque-là, ils gagnaient. Ils avaient remporté un titre pas si longtemps avant. Ils étaient tellement bons qu’ils agissaient comme ça. Sheed n’en avait rien à faire. Je l’adore, mais ça reste le truc le plus irrespectueux qu’on m’ait fait.
Ceci étant dit, c’est bien Chicago qui a remporté les trois duels face aux Pistons cette saison-là. Noah peut donc considérer avoir malgré tout gagné ce bras de fer.
Bien qu’assez aguerri après trois ans passés en NCAA, Joakim Noah a toutefois vite compris que la NBA et ses stars ne lui feraient aucun cadeau. La leçon que lui a donnée Rasheed Wallace sur son année rookie reste ainsi gravée dans sa mémoire.