Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Longtemps acclamé par tout le monde pour son travail à la tête de Golden State, Steve Kerr voit aujourd’hui sa tête réclamée par les fans de la franchise. Interrogé sur le sujet, le légendaire entraîneur s’est fendu d’une mise au point honnête.
Douze ans. Cela faisait pas moins de douze ans que les Warriors avaient manqué les playoffs pour la dernière fois. Encore champion NBA en 2022, les Californiens ont connu une sacrée dégringolade depuis. La dernière campagne avait déjà été source d’inquiétudes, en particulier autour de l’ambiance dans l’équipe avec la bagarre entre Draymond Green et Jordan Poole comme parfait exemple du malaise.
L’arrière tradé durant l’intersaison, on aurait pu penser que les choses se calmeraient… mais ce fut tout l’inverse. Green a continué de faire n’importe quoi en enchaînant les suspensions pour gestes violents, tandis que Klay Thompson et Andrew Wiggins se sont montrés bien en dessous des attentes. Stephen Curry avait beau faire ce qu’il pouvait, ce n’était pas suffisant pour faire mieux que le Play-In (46-36, 10e à l’Ouest).
Steve Kerr répond franchement aux critiques des fans
Résultat, l’élimination contre les Kings a fait hurler les fans de la franchise et la dynastie des Dubs semble bel et bien sur le déclin. La preuve, nombreux sont ceux à exiger le renvoi du coach Steve Kerr, pourtant l’un des grands architectes de la domination de Golden State entre 2014 et 2022 avec quatre titres de champion durant ce laps de temps. Interrogé par Fox Sports, ce dernier s’est montré honnête sur son ressenti.
Oui, ça fait mal. Jamais je n’aurais pu imaginer que ma vie serait consacrée au basket-ball et que je parviendrais à une telle richesse par le biais d’un simple jeu… Si le prix à payer est que les gens disent que je devrais être licencié, c’est un bon compromis. Je n’essaie pas d’être totalement modeste et de dire que je n’y suis pour rien.
J’y suis pour quelque chose. Et j’en suis fier. Mais les étoiles se sont vraiment alignées et il faut faire preuve d’honnêteté et d’humilité. Si les étoiles ne s’étaient pas alignées, j’aurais pu aller aux Knicks et être licencié au bout de deux ans, sans avoir vécu aucune de ces expériences. Je veux que cela se termine dans la satisfaction et la dignité. Je veux que nos joueurs soient fiers.
Rappelons-le, Kerr avait été approché par les Knicks pour devenir leur nouvel entraîneur avant d’opter pour le projet des Warriors. Bien lui en a pris puisque sans lui pour laisser libre cours au Big Three local, pas sûr que la franchise aurait roulé sur la concurrence pendant de nombreuses années tout en révolutionnant la balle orange à travers le monde entier. Sa contribution ne doit pas être oubliée, malgré les galères.
Steve Kerr a été prolongé en cours de saison, mais il sait qu’une part de la responsabilité lui incombe après le fiasco de cette saison. Pas de quoi lui faire éprouver des regrets pour autant, lui qui a énormément gagné à être entraîneur dans la Baie.