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Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Lorsque Cyrille Diabaté était encore en activité, le MMA n’était pas légal en France. Il a donc forcément un regard particulier sur l’avancée de la discipline sur les dernières années, et il a reconnu une pointe d’amertume.
Être un combattant de MMA en France est un « plaisir » aujourd’hui. Le sport est légal depuis quelques années, de nombreuses organisations nationales comme l’Hexagone ou ARES se développent et intéressent les spectateurs, et tous les grands patrons surveillent nos pépites comme Baysangur Chamsoudinov et Salahdine Parnasse.
Et tous ces jeunes qui peuvent désormais rêver de faire une grande carrière dans la cage peuvent remercier les pionniers comme Cyrille Diabaté. Le « Snake » a dû vagabonder avant de rejoindre l’UFC et de s’y imposer, il a pavé le chemin qu’emprunte aujourd’hui cette nouvelle génération. Il a donc forcément un regard particulier sur la situation.
Cyrille Diabaté parle de son rôle dans le MMA français
De passage sur La Sueur, référence du MMA en France, il s’est exprimé sur son ressenti face au développement de la discipline dans l’Hexagone. De manière très honnête, il a évoqué une petite pointe d’amertume, de jalousie, avant d’expliquer sa fierté devant le travail accompli au fil des combats et des années.
Aujourd’hui ça s’est apaisé, mais j’ai toujours eu une amertume par rapport au fait de ne pas être reconnu en France. L’essentiel de ma carrière a été à l’étranger, surtout pour les gros évènements. Aujourd’hui quand je vois l’UFC Paris, 98% des gens présents ont chanté la Marseillaise, et j’avais les frissons. Une partie de moi s’est dit : « J’aurais aimé le vivre ». Mais j’étais surtout content du chemin parcouru et de voir où on en était en tant que sport.
Ce moment était émouvant pour moi, car je suis conscient d’avoir été à la base de ça. On s’est battus pour mettre la France sur la carte. Il a fallu mouiller le maillot et saigner pour se faire respecter en tant que combattants de MMA. J’ai cette fierté là. Puis on s’est aussi battus pour la légalisation du sport. J’ai fait des choses que je n’aime pas pour ça, comme aller au Ministère des Sports.
Comme tous les sportifs de haut niveau, Cyrille Diabaté aime la compétition, aime l’adrénaline des combats. Alors forcément, quand il a assisté au premier UFC Paris de l’histoire en 2022, il s’est dit qu’il aurait aimé être dans la cage face à ce public bouillant. Pour se consoler, il peut toujours se dire que cet évènement a eu lieu grâce à son rôle de pionnier.
Il faut des pionniers pour faire avancer une discipline sur un territoire donné, et Cyrille Diabaté en est un pour le MMA en France. Même s’il n’a pas récolté les fruits de son travail en combattant en France, il peut se réjouir du chemin parcouru grâce à lui.
