Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Après avoir signé un retour médiatique remarqué il y a quelques mois, Muriel Robin continue de prendre soin d’elle et d’exorciser au mieux les démons qui lui ont pourri la majeure partie de sa vie adulte. Pour autant, elle a toujours besoin de recourir à une substance bien précise, avec la certitude qu’il en consommera jusqu’à la fin de ses jours…
Muriel Robin va bien, elle vous remercie. Longtemps marquée par ses traumatismes d’enfance, au point de développer un penchant pour l’auto-destruction, l’humoriste et actrice n’a jamais été aussi bien dans sa tête. Il faut dire qu’elle vit le parfait amour avec Anne Le Nen, celle qui, elle l’admet, l’a sauvée d’un destin beaucoup plus tragique. Alors après tout ce qu’elle a surmonté, « Mumu » a de quoi savourer.
Muriel Robin assume sa consommation d’anti-dépresseurs
En revanche, la profondeur des problèmes qu’elle a vécus invite la sexagénaire à recourir à certains artifices. Dans une interview accordée à Europe 1 il y a quelques mois, la Ligérienne ne faisait ainsi pas de mystère de son besoin de consommer des antidépresseurs quotidiennement. Pour elle, il s’agit d’une manière d’adoucir un monde trop violent et qu’elle ne peut pas supporter sans :
Je suis sous antidépresseurs, je le dis, et ce sera toute ma vie. Je ne peux pas vivre sans antidépresseurs, mais je me sens normale. Ce sont les autres que je trouve bizarre. Je trouve bizarre qu’on puisse vivre normalement en se tapant tout ce qu’il y a d’horrible sur cette planète. J’ai essayé de faire sans les antidépresseurs, mais ça ne marche pas. Ça ne marche plus.
Longtemps mal à l’aise avec cette idée, celle qui a publiquement renié Pierre Palmade après son accident a eu le déclic par son médecin. Lorsqu’elle a expliqué à ce dernier qu’elle aurait besoin d’antidépresseurs jusqu’à la fin de ses jours, ce dernier lui a simplement répondu : « Et alors, où est le problème ? » De quoi la libérer :
Je ne sais pas pourquoi je me disais que si je n’en prenais pas, c’est que j’allais bien. Il n’est pas question d’aller bien ou pas ! On ne va pas changer sa sensibilité. Et moi, je serai toujours percutée par les choses insupportables du monde de la même manière. Sans les antidépresseurs, je vais dans le mur, je ne comprends plus rien au monde, c’est impossible.
Aux dernières nouvelles, et certes avec l’aide de ses fameux antidépresseurs, Muriel Robin va mieux. « Tout ne m’énerve plus », glissait-elle fin 2023 sur les ondes de « France Info », ajoutant :
Bon, cela prend une vie. Cela m’a pris 35 ans. C’est ce dont je suis le plus fière. Mais je savais qu’elle était dessous, elle était bien planquée. Même moi, je me suis fait avoir ! Mais à force d’enlever des peaux, des peaux, des peaux, eh bien, elle est là.
Après un parcours cabossé, fait d’excès et de doutes permanents ou presque, Muriel Robin peut être fière du chemin parcouru. Souhaitons-lui tout le bonheur du monde et rappelons tout de même que la consommation d’antidépresseurs, dont la France est leader européenne, doit être modérée et peut s’avérer dangereuse à plusieurs titres en cas d’abus.