Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
En grande difficulté au début des années 1980, Coluche a connu une période noire marquée par la dépression et la drogue. Et si ce passage trouble de sa vie lui a permis de signer son plus grand rôle dans « Tchao Pantin », il l’a aussi poussé à des comportements parfois très déplacés. C’est ce qu’a raconté Eva Darlan, révélant une remarque très déplacée de l’humoriste à une femme voilée.
Dans l’imaginaire collectif, Coluche reste l’homme à la salopette, bardé d’un léger embonpoint et d’un nez rougi, capable de faire rire la France entière en quelques mots à peine. Il est aussi celui qui, dans les derniers mois de sa vie, a mis en place la véritable machine que sont les Restos du Coeur, lassé de voir les hommes politiques ne rien faire face à la misère rampante.
Pour autant, et il l’a lui-même évoqué lors de son passage dans « Le jeu de la vérité » qui a marqué son grand retour sur le devant de la scène, Coluche est tombé dans les bas fonds pendant quelques années. C’est notamment à cette époque qu’il a tourné dans quelques uns de ses films les plus emblématiques, dont « Banzai », aux côtés d’Eva Darlan. Et aujourd’hui, cette dernière a décidé de parler.
La remarque totalement déplacée de Coluche à une musulmane
Invitée de Jordan de Luxe ce mardi, l’actrice aujourd’hui âgée de 75 ans n’a pas fait de mystère sur l’état de Coluche à cette époque :
Il allait très mal. Il avait des cornets de frites remplis d’herbe de shit, on ne pouvait pas rentrer dans le camion de maquillage. Il n’allait pas bien.
Bien souvent dans un état second, celui qui a également tourné dans « Le maître d’école » ne se montrait pas forcément sous son meilleur jour en plateau. Eva Darlan raconte ainsi une anecdote édifiante :
Il se comportait très mal. En voyant une femme voilée, il baisse son caleçon en lui disant : « Au moins t’en auras vu une dans ta vie ».
Une anecdote qui laisse sans voix, et qui ne saurait pas être excusée par les déboires que connaissait alors l’acteur et humoriste. Eva Darlan, qui confirme avoir été dépitée par cette remarque, estime qu’il s’agissait alors probablement « d’un jeu pour lui ».
Mais malgré ses travers, elle n’oublie pas non plus l’humanité de ce personnage, et son grand coeur lorsqu’il n’était pas perverti par les drogues. Alors forcément, Coluche lui manque même près de 40 ans plus tard :
Moi je pense que c’était un accident, et c’est une tragédie. On a perdu quelqu’un de tellement précieux, quelqu’un qui avait un regard extraordinaire sur la société.
S’il a malheureusement été fauché par la mort alors qu’il avait fait le vide dans sa vie et était déterminé à agir pour le meilleur, Coluche n’a jamais renié la période sombre qu’il a traversée. Désabusé et en quasi-permanence sous l’emprise de psychotropes, il pouvait alors être loin du clown qui a fait rire la France entière. Et cette anecdote l’illustre sans aucun doute…