Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Tony Parker, contre son gré, est impliqué dans l’une des actions les plus légendaires de l’histoire des Finales NBA. Dans une récente interview, Ray Allen est revenu sur ce tir mémorable qui a sauvé le passage de LeBron James à Miami.
Pour que des Finales NBA entrent dans la légende de ce sport, il faut généralement un scénario captivant, mais surtout un ou plusieurs gros tirs qui restent dans l’esprit des fans, qui traversent les générations en conservant toujours la même image mythique. C’est par exemple le cas de « The Last Shot » de Michael Jordan en 1998, pour offrir un ultime titre à ses Bulls.
Dans l’histoire plus récente de la ligue, on peut également penser à l’exploit de Kyrie Irving en 2016, qui a validé le come-back des Cavaliers face aux Warriors grâce à un side step d’anthologie sur la tête de Stephen Curry. Mais existe-t-il un plus gros tir dans sa dramaturgie que le 3 points égalisateur de Ray Allen dans le match 6 des Finales 2013 ?
Ray Allen parle de son tir légendaire contre les Spurs
Alors que les Spurs semblaient se diriger vers un nouveau titre et que les fans du Heat quittaient déjà la salle, la gâchette a récupéré un ballon compliqué suite à un rebond offensif, et il a permis aux siens de revenir dans la série et de décrocher une bague sur le Game 7. Dans le podcast de JJ Redick, il est revenu sur ces quelques secondes pour l’éternité :
Ce tir est tellement flou dans ma tête, pourtant j’ai l’impression que tout s’est déroulé au ralenti. Je n’ai pas lâché le ballon des yeux et c’était vraiment comme dans un film, tout était lent autour de moi. Je jure que je n’ai rien ressenti. Je ne savais pas si j’avais mis assez de force pour atteindre l’arceau. La balle a flotté et d’un coup j’ai vu la filoche. Je n’ai pas eu l’impression que c’était un tir parfait ou quoi. Je pense juste que mon corps a su quoi faire grâce à tout mon travail en amont.
J’étais dans une position qui ne m’était pas inconnue, et mon corps a dit : « C’est bon, je maitrise. On connait cette situation ». J’ai mis beaucoup de paniers pour la gagne dans ma carrière, et j’ai l’impression que tous étaient pour me préparer à CE tir précis. Mais c’est la plus grande anxiété que tu peux ressentir sur un terrain. Je suis heureux de ne pas avoir à me soucier des réseaux sociaux à cette époque.
Ray Allen ne se souvient pas forcément d’avoir crucifié les Spurs d’un tir sur la tête de Tony Parker, tout ce qu’il sait, c’est que sur le moment, le monde était au ralenti autour de lui. En fait, comme il l’a expliqué à JJ Redick, il a complètement lâché prise et a laissé ses années et ses années d’entrainement faire le travail à sa place. C’est aussi ça être un grand shooteur, écouter son instinct.
Tony Parker n’aurait rien pu faire de plus, Ray Allen était porté par ses instincts ce jour-là. Il a pris le ballon dans le corner, et a reproduit un geste qu’il a fait des milliers de fois à l’entrainement. On connait le résultat…