Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Jérôme Le Banner est une légende des sports de combat en France, et il est encore plus respecté de l’autre côté du globe. En effet, les Japonais lui vouent une admiration assez impressionnante, et lorsqu’il combattait, il avait visiblement droit à un traitement particulier.
C’est une situation assez improbable pour un sportif de ce niveau, mais Jérôme Le Banner est peut-être considéré comme une plus grande légende à l’étranger qu’en France. Alors évidemment, dans l’Hexagone, même ceux qui ne suivent pas les sports de combat ont déjà entendu parler de lui. Il faut dire qu’il a longtemps été l’une des têtes d’affiche de Canal +, alors forcément, ses apparitions avaient une grande résonance.
Mais au Japon, où il a connu les plus belles heures de sa carrière, il est bien plus qu’un athlète. Déjà parce que le respect de ce peuple pour les guerriers des temps modernes est immense, mais surtout parce qu’il a montré des valeurs dans le ring qui parlaient au public. Par exemple, il a déjà terminé un combat avec le bras cassé, faisant preuve d’une immense résilience qui est chère aux Japonais.
L’accueil dingue des Japonais pour Jérôme Le Banner
Alors forcément, quand il se déplaçait pour combattre, les organisateurs lui sortaient toujours le grand jeu afin de s’assurer un Jérôme Le Banner au meilleur de sa forme le Jour-J. Dans une récente vidéo publiée sur YouTube, son entraineur de l’époque André Zeitoun a témoigné de la folie qui s’emparait du Pays du Soleil Levant quand Géronimo débarquait :
Je me souviens d’un mois de juillet, Jérôme me dit : « On part pour le Japon ». Ce n’était même pas pour le grand tournoi du K-1, c’était un combat normal contre un Japonais très solide. Moi j’avais déjà fait des gros galas, mais de 3.000 personnes, 5.000 maximum. Il m’a prévenu que là, les Japonais sont très professionnels, et qu’il fallait attendre 70.000 spectateurs. C’était dans un stade de baseball. Là-bas, on se retrouvait dans les meilleurs hôtels de Tokyo et Osaka.
Dans des chambres à 1.200 euros la nuit. Dans les établissements on rencontrait des musiciens, des acteurs américains en promo, le grand vainqueur du sumo… Jérôme m’a dit : « Tu vas voir, là c’est un autre monde ». Effectivement, on arrive 3 heures avant le début du show, il y avait déjà du monde devant les portes. Nous on ne connait pas, mais au premier rang il n’y a que des superstars de chez eux.
J’ai reconnu un seul gars, Ryūichi Sakamoto, le plus grand compositeur de musiques de film de l’histoire. Avant le combat, j’ai demandé à Jérôme de nous présenter. Je lui ai dit que si Jérôme gagnait, je lui dédiais la victoire. Il a gagné. Le public japonais est exceptionnel. Ils aiment les guerriers. C’est génial.
Au Japon, Jérôme Le Banner vivait la grande vie avec son entourage. Il était logé dans les plus grands hôtels, il rencontrait les plus grandes célébrités avant chaque combat, c’est ça être une superstar dans ce pays.