Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Comment évoquer la musique des années 1980 sans les Rita Mitsouko, ce duo formidable composé de Catherine Ringer et Fred Chichin ? Malheureusement, l’histoire a brutalement pris fin en 2007 avec le décès de l’artiste, qui a laissé un immense vide. Près de deux décennies plus tard, celle qui est à l’affiche d’un nouveau spectacle intitulé « Erotisme de vivre » a fait le point, et s’est ouverte sur le sujet.
Il y a plus de 16 ans déjà, Fred Chichin nous quittait à seulement 53 ans. Musicien de génie, qui avait trouvé en Catherine Ringer son âme soeur à la fois personnelle et musicale, le guitariste était emporté par un cancer du foie foudroyant. Depuis, son acolyte ne l’a jamais oublié, comme le prouve ce message bouleversant qu’elle avait publié lors du triste anniversaire de sa disparition fin 2023 :
Catherine Ringer évoque la vie sans Fred Chichin
Invitée de « C A Vous » tout récemment, Catherine Ringer a de nouveau évoqué son regretté complice. Et c’est avec émotion qu’elle s’est souvenue de leur complémentarité :
On était une super équipe. Tous les deux, on se complétait bien musicalement. Il avait une spécialité de prendre des sons, de faire des synthés et de réaliser. Moi, j’écrivais les paroles. Il me manque toujours et ça se sent dans les sons que je fais. Seule, ça manque. Il manque un truc.
Des propos évidemment touchants de la part de la chanteuse à la voix si distinctive, qui a toutefois pris le parti de toujours aller de l’avant. Une manière de ne pas se laisser happer par les fantômes du passé :
C’est un sel sans poivre. On se débrouille quand même dans la vie. Il ne faut pas rester non plus sur des choses anciennes…
En 2020, déjà, Catherine Ringer avait expliqué dans les colonnes de « Paris Match » son choix de remonter sur scène seulement 3 mois après le décès de Fred Chichin.
Il y a eu le temps de la stupéfaction. Tout le monde sait que, dans un deuil violent, le fait de travailler vous tient. Si on reste juste chez soi à se morfondre, ça n’avance pas.
C’est donc sur scène, au contact du public, que la native de Suresnes a réalisé une grosse part de son deuil, tout en prenant soin, et jusqu’à jour, de laisser une place sur scène au regretté Fred Chichin. Un geste qui témoigne de tout l’amour qu’elle lui portait.
Il est particulièrement difficile de poursuivre sa vie sans l’être aimé, et Catherine Ringer s’y emploie pourtant depuis bientôt 20 ans. Une belle leçon de courage et de vie de la part de celle qui, sans rien renier de tout ce qu’elle a vécu, sait l’importance de regarder de l’avant. Souhaitons-lui beaucoup de bonheur, sur tous les plans.