Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Discret jusqu’ici sur le feuilleton Aya Nakamura qui agite la sphère politique et culturelle depuis deux semaines, Jordan Bardella a livré le fond de sa pensée tout récemment. Il a notamment dégainé un argument que personne n’avait utilisé jusqu’alors, surprenant tout le plateau de « C A Vous » qui l’interrogeait à ce propos.
Aya Nakamura pour chanter Edith Piaf à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, c’est l’idée poussée par Emmanuel Macron. Désireux de représenter la diversité et l’universalité de la France, le chef de l’Etat a pensé à l’interprète de « Djadja » pour porter haut les couleurs du pays. Un choix qui ne fait pas vraiment l’unanimité, surtout à la droite de l’échiquier politique.
Depuis plusieurs jours, donc, c’est un véritable ping-pong entre les critiques de Marine Le Pen, Nicoletta, ou encore Eric Zemmour d’une part, et les soutiens de nombreux artistes d’autre part (Patrick Bruel, Hugues Aufray, Michèle Torr, etc). Et voici qu’à présent, c’est la tête de liste du RN qui est entrée dans la danse.
Le nouvel argument de Jordan Bardella pour discréditer Aya Nakamura
Invité de « C A Vous », Jordan Bardella n’a en effet pas échappé à la fameuse question, surtout après la sortie musclée de Marine Le Pen, qui avait estimé que cette suggestion visait à « humilier les Français ». De son côté, le jeune politicien a d’abord reconnu le succès d’Aya Nakamura, tout en estimant qu’un meilleur choix aurait pu être réalisé :
Aya Nakamura a un succès mondial qui est incontestable. Je pense qu’on aurait pu choisir un ou une artiste beaucoup plus consensuel.
Loin de s’arrêter là, Bardella a ensuite avancé un tout nouveau sujet, qui n’avait jusqu’ici pas été évoqué par les figures de droite hostiles à la présence de l’artiste à la cérémonie d’ouverture : sa condamnation pour violences conjugales. Il a ainsi pesté :
Et deuxièmement, ça s’est ma conviction personnelle, je pense que quand on a été condamné pour violences conjugales, on ne peut pas représenter la France (…) dans un événement sportif qui représente l’unité, l’apaisement, le rassemblement.
En effet, Aya Nakamura et son ex-compagnon avaient été condamnés pour « violences réciproques sur conjoint ». La principale intéressée avait dû s’acquitter de 10.000 euros d’amende, et Vladimir Boudnikoff de 5.000 euros. Cet épisode, certes peu glorieux, serait donc rédhibitoire aux yeux de Jordan Bardella, qui aurait souhaité qu’une personnalité plus lisse soit choisie.
Sans surprise, Jordan Bardella n’est pas favorable au choix d’Aya Nakamura pour représenter la France lors de la fameuse cérémonie d’ouverture des JO 2024. En revanche, c’est un nouvel argumentaire qu’a étayé le président du Rassemblement National, lui qui n’en finit plus de grimper en popularité, chez les jeunes notamment. Reste désormais à savoir quelle décision finale Emmanuel Macron prendra.