Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Désormais moins active sur le plan de sa carrière de chanteuse, Lio n’en reste pas moins active médiatiquement. Très engagée dans la cause féministe, celle qui a vécu une vie cabossée et douloureuse s’est d’ailleurs livrée à coeur ouvert récemment. L’occasion de révéler le terrible traumatisme qui l’a mécaniquement éloignée de sa demi-soeur Helena Noguerra…
Les fratries célèbres ne sont pas si courantes que ça dans le showbiz, mais assurément, Lio et Helena Noguerra en font partie. La première est née en 1962, la seconde en 1969, d’un père différent, et chacune a réussi à s’extirper d’un milieu modeste pour atteindre le succès. Pour Lio, ce fut comme chanteuse, et pour Helena Noguerra, comme comédienne, chanteuse et romancière. Mais tout n’a pas toujours été simple…
Lio à coeur ouvert sur son passé et sa relation avec Helena Noguerra
Il y a quelques jours, déjà, la cadette faisait part d’une certaine lassitude vis-à-vis des questions sur sa soeur. Il faut dire que la relation entre les deux femmes a toujours été indirectement marquée par un épisode atroce survenu il y a de longues années. Dans le magazine « Max », auquel elle a accordé une interview récemment, Lio explique ainsi :
Il m’a fallu beaucoup d’années pour mettre le mot « viol » sur ce qui m’est arrivé, j’ai été violée d’autres fois après, parce que je n’avais pas mis le mot sur le premier. J’ai découvert il y a deux ans que j’ai été violée à l’âge de 10 ans. Avant, je disais juste « c’est un gros balourd, ami de mes parents, qui a profité de moi, pendant 40 minutes.
Grâce à cette nouvelle génération de féministes, j’ai été un phénix, mais je n’ai pas encore fini. Ça prend toute une vie. Et tant qu’on ne s’aime pas, on n’aime pas les autres. Tant qu’on ne se fait pas confiance… Pourquoi je suis si méfiante, que j’ai tant de pare-feu, que je me prépare comme à un combat de krav maga à chaque fois que je vais dehors ? Comprenez bien… Ma vie est un combat de tous les jours. Il y a des matins pour me lever et faire un café, c’est la fin du monde.
Parce qu’une enfance avec un beau-père incestueux – je n’ai pas peur de le dire aujourd’hui – m’a aussi éloignée de ma sœur, parce que mon beau-père est son père. Tout ça ne finit jamais. C’est sur ce tout petit bout de chose, uniquement, que je suis d’accord avec Christine Angot : « On se débrouille ». Et je suis sœur de tous les gens qui se débrouillent avec ce poids-là et trois fois rien dans la cagnotte.
On comprend aisément la violence du ressenti de Lio, et la difficulté à gérer cette situation avec sa soeur, dont l’agresseur en question est le père biologique. Les deux femmes ne sont malgré tout pas en froid, mais Lio ne cache plus le fait que cet énorme éléphant dans la pièce a logiquement et indirectement nui à sa relation avec Helena Noguerra dès leur plus jeune âge. Un état des lieux bien compliqué…
Le combat de la vie de Lio est celui du féminisme, et son courage et sa persistance ne peuvent qu’être applaudis. À désormais plus de 60 ans, l’interprète de « Banana Split » est plus que jamais encline à témoigner ce qu’elle a vécu, afin, elle l’espère, d’aider autant de femmes que possible. Un souhait éminemment louable.