Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Journaliste incontournable de TF1 pendant de nombreuses années, Claire Chazal est l’une des personnalités féminines médiatiques les plus reconnaissables du dernier demi-siècle en France. Aujourd’hui présente de manière plus sporadique, la native de Thiers n’a rien perdu de sa finesse d’analyse et de sa réflexion. Même lorsqu’elle parle de sujets intimes la concernant.
Si elle dispose d’une présence plus limitée dans les médias, privilégiant les projets qui ont le plus de sens à ses yeux, Claire Chazal reste bien présente dans l’esprit de nombreux Français. Avec Anne Sinclair, entre autres, elle a incarné le journalisme féminin robuste, puissant, progressiste au sens noble. Alors quand elle se livre, on l’écoute.
Claire Chazal évoque sa grande liberté sexuelle étant jeune
Dans un long entretien accordé à Paris Match en 2018, Claire Chazal est notamment revenue sur son début de parcours, dans les années 1970. Une période dont elle ne regrette rien, heureuse d’avoir pu poursuivre ses idéaux, et notamment la liberté sexuelle alors particulièrement en vogue. Elle expliquait ainsi :
Travailler, m’épanouir, être libre. J’ai vécu la parenthèse enchantée, la pilule, l’avortement autorisé. Pas de sida. Pratiquement dix années, entre 18 et 28 ans, sans aucune contrainte, aucune barrière, aucun a priori moral , avec un désir d’expérimenter sans crainte. Ce qui ne voulait pas dire plus de bonheur ! C’est ce que dit si bien Houellebecq quand il parle de sexualité triste. En tout état de cause, ma génération a joui d’une liberté totale.
Les temps ont bien changé depuis cette période, et, désormais plus mûre, Claire Chazal n’est plus aussi éprise de l’envie d’être amoureuse. Après avoir vécu de nombreuses histoires, notamment avec Patrick Poivre d’Arvor, le poids des douleurs et des échecs semble avoir pesé sur elle :
Evidemment, rien n’est plus beau que d’avoir le cœur qui bat, de vibrer et d’être dans cette espèce de rapport exclusif, dans la recherche d’un amour absolu. Mais la passion s’accompagne aussi de douleurs, de destruction et, aujourd’hui, c’est peut-être cela qui l’emporte dans mes souvenirs et me déporte vers autre chose.
C’est donc tout logiquement que celle qui concède « ne pas toujours avoir bien accepté la contrainte que représente une vie à deux » accorde désormais une plus grande importance à l’amitié. Sans omettre pour autant quelques regrets sur sa vie sentimentale :
L’amitié, je crois, me comble plus, me fait moins peur, me décourage moins. Et puis il y a aussi le rapport au désir, très lié à l’âge. C’est ce que je ressens, peut-être à tort, mais je l’associe à la jeunesse du corps, à la beauté.
(Être seule désormais ?) Je le regrette quand je vois certaines familles, certains couples dont la longévité me fait envie, parce qu’ils donnent l’image d’un beau compagnonnage, d’une solidarité, parce que, quand on vieillit, on a besoin d’une épaule… Sur le moment, la question ne s’est pas posée
Sans rien renier ni de ce qu’elle a fait, ni des nombreux questionnements qui l’ont toujours habitée, Claire Chazal en est aujourd’hui au stade où elle se retourne sur sa vie. Une vie bien remplie, tant sur le plan sentimental que professionnel, qui n’efface toutefois pas certains « et si ? » ici et là. Mais après avoir vécu de nombreuses histoires, elle semble prête à tirer un trait sur l’amour passionnel.