À 58 ans, Anne Roumanoff très sincère sur la France : « Je pense qu’on est dans un pays…

Anne Roumanoff évoque la France
Clique TV (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

À l’affiche du 16ème spectacle de sa carrière (!) en cette année 2024, Anne Roumanoff est en train de signer un comeback gagnant. Plus libérée et franche que jamais, elle a d’ailleurs évoqué plusieurs sujets récemment au détour d’une interview avec Télé-Loisirs. L’occasion pour elle de faire le point sur l’humour en France, en toute franchise.

Publicité

Elle est de retour avec son nouveau spectacle, « L’expérience de la vie ». Après un divorce qui a impacté sa vie (pour le meilleure, jure-t-elle), Anne Roumanoff se fait une joie de retrouver le public et d’aborder divers thèmes – certains habituels chez elle, d’autres plus nouveaux. En tout cas, aucune lassitude ne point chez elle, comme elle l’a expliqué à Télé-Loisirs :

Je ne sais pas. Ça me vient comme ça. Je m’intéresse beaucoup au temps présent, aux gens. J’observe. Beaucoup de gens me racontent leur vie et je me nourris de ça. Souvent, au départ d’un sketch, il y a une situation qui m’a énervée et comme je m’énerve assez vite, ce ne sont pas les thèmes qui manquent ! Après, la créativité, c’est mystérieux…

Publicité

Anne Roumanoff dévoile les limites qu’elle se fixe… ou pas

Dans ce même entretien, celle qui a longtemps porté du rouge sur scène a été interrogée sur l’humour en France, et sur la responsabilité des figures publiques de l’humour. À ce titre, sa réponse est intéressante :

Je ne m’impose aucune limite. Je pense qu’on est dans un pays libre et que l’on peut dire ce qu’on veut. Après je pense aussi qu’être humoriste, prendre la parole sur scène, à la radio, à la télé ou dans la presse, ça implique une responsabilité.



Pourquoi les hommes politiques et les journalistes devraient faire attention à ce qu’ils disent, et les comiques dire n’importe quoi, insulter n’importe qui en disant que c’est de l’humour ? L’insulte, ce n’est pas de l’humour ! À chaque humoriste de prendre ses responsabilités et de décider d’aller sur ce terrain-là ou non…

Publicité

Un point de vue par exemple différent de celui de José Garcia qui, lui, s’alarmait de la croissance de la censure dans l’Hexagone. En tout cas, la féministe qu’est Anne Roumanoff se satisfait de l’éclosion des talents féminins par rapport à son début de carrière. Une franche réussite dont Muriel Robin a été le grand déclencheur à ses yeux :

Celle qui a ouvert la voie, c’est Muriel Robin. Moi, j’ai vraiment vécu un avant et un après. Avant elle, les femmes humoristes étaient considérées comme une sous-catégorie de l’humour. Et quand elle a eu autant de succès que les hommes, si ce n’est plus, on n’était plus une sous-catégorie mais des humoristes à part entière. Ça a duré de longues années mais, Dieu merci, on ne me pose plus la question : « Est-ce qu’il y a un humour féminin ? » Ça me donne envie de mordre !

Aujourd’hui, il y a peut-être cent fois plus d’humoristes que quand j’ai commencé. Que la créativité s’exerce dans l’humour, je trouve ça super ! Qu’il y ait plein de femmes, je trouve ça super !

Publicité

Contrairement à certains avis sur le même sujet, Anne Roumanoff ne considère pas que l’humour peut tout excuser et tout permettre. Consciente de sa responsabilité, elle s’attache donc à défendre ce spectacle drôle mais mesuré, qui reflète la femme qu’elle est devenue. Et on ne peut que vous encourager à vous y rendre !

Pop culture

Les dernières actus