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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
S’il n’est plus le propriétaire de la franchise de Charlotte depuis plusieurs semaines, Michael Jordan restera à jamais comme un dirigeant à la réputation peu flatteuse. Il y a quelques années, un ancien subordonné de His Airness s’était d’ailleurs montré très honnête sur sa façon de mener la barque en Caroline du Nord.
Quand on voit à quel point les Hornets sont encore mauvais cette saison (15 victoires pour 47 défaites, 13e de la conférence Est), on se dit que Michael Jordan doit être bien soulagé de ne plus être à la tête de la franchise. Même si ce serait franchement assez hypocrite de sa part… Car dans les faits, il paraît difficile de trouver beaucoup de positif quand on analyse en détail son mandat entre 2006 et 2023.
Si l’arrière des Bulls a pu être acclamé voire déifié au cours de son immense carrière sur les parquets, ce fut plutôt tout l’inverse dès le moment où il a intégré les coulisses de la grande ligue. Sa première expérience en tant que dirigeant n’augurait déjà rien de bon, lui qui avait ainsi été responsable de la draft de Kwame Brown aux Wizards en 2001. Il fera pareil quelques années plus tard à Buzz City, avec l’illustre Adam Morrison…
Un ancien des Hornets sans pitié avec la gestion de Michael Jordan
Mais au-delà de ses multiples erreurs de jugement au moment de la draft, peut-être bien que le Hall of Famer n’avait tout simplement jamais compris comment mener une franchise, à fortiori si elle ne jouait pas les premiers rôles. Ancien coéquipier de Jordan en NCAA, Buzz Peterson avait également été sous ses ordres chez les Frelons. Et son récit de cette expérience auprès de The Athletic parle largement pour lui :
Il veut gagner, quoi qu’il arrive. C’est un vrai compétiteur. En fait, on essayait de travailler avec ces jeunes, de les rendre meilleurs, de travailler et de faire progresser ces gars – en même temps, Michael disait, « Je comprends ce que tu veux dire. Mais gagnons. Je veux gagner ».
Peterson ne s’est d’ailleurs pas arrêté en si bon chemin et en a rajouté une couche sur l’ancien de North Carolina :
Il veut gagner de la pire façon qui soit. Ça le rend complètement fou quand nous ne gagnons pas, et donc quand on perd un match et quand il pense que nous aurions dû gagner, c’est là que le téléphone portable sonne et qu’il veut des réponses immédiates à de nombreuses questions. Et parfois, cela n’aide pas non plus. Il ne veut pas écouter.
C’est parfois à ce moment-là qu’on devait mettre les choses au clair dans nos conversations. Je lui disais : « Je peux te dire quelque chose, Michael ? Tu dis tout cela, mais laisse-moi te dire ceci. Tu vois le jeu d’une manière totalement différente de beaucoup d’autres personnes. Tes yeux, ta vision, ce que tu vois, beaucoup de gens ne peuvent pas le saisir, Michael. Et c’est le don que Dieu t’a donné, et parfois tu dois le comprendre ».
Michael Jordan a toujours détesté la défaite au plus haut point, ce qui est ironique quand on sait que les Hornets ont enchaîné les saisons avec un bilan négatif sous ses ordres. Le problème, c’est que le Hall of Famer ne savait visiblement pas prendre du recul et comprendre que tout le monde ne raisonnait pas de la même manière que lui.
