Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Alors qu’il s’apprête à terminer sa 28ème saison à la tête du banc des Spurs, Gregg Popovich a la chance depuis quelques mois de diriger Victor Wembanyama. Conscient d’emblée du talent de sa pépite, il avoue toutefois rester surpris devant ses prouesses.
Serait-il toujours en activité si les Spurs n’avaient pas hérité du first pick de la dernière Draft ? Profiterait-il plutôt d’une retraite bien méritée après 27 ans de bons et loyaux services en tant que coach principal ? Le débat reste ouvert. Quoi qu’il en soit, Gregg Popovich a décidé de prolonger encore un peu sa carrière sur le banc de San Antonio et dispose à nouveau d’un joueur capable de bouleverser le destin de la franchise.
Un certain Victor Wembanyama a en effet rejoint ses rangs l’été dernier et y a débarqué avec une étiquette de prospect générationnel. Un sacré fardeau à porter pour un joueur simplement âgé de 19 ans à l’époque. Néanmoins, il se révèle parfaitement capable de l’assumer depuis ses débuts en octobre. Mieux encore, il parvient à surpasser les immenses attentes qui l’entouraient… y compris celles de son entraineur.
Gregg Popovich choqué par les performances de Wembanyama
Auteur d’une incroyable première saison en NBA qui devrait lui valoir le titre de Rookie de l’Année, Wembanyama sidère soir après soir sur les parquets. Ce jeudi encore, il a validé du jamais-vu dans l’histoire de la ligue lors d’un duel face à son grand rival, Chet Holmgren. Il n’avait cependant pas besoin de cela pour laisser pantois Popovich, qui livrait quelques heures plus tôt les propos suivants à Marc J. Spears à son sujet :
Il fait beaucoup mieux que ce à quoi je m’attendais en matière de stats. Je ne pensais pas qu’il allait dominer la ligue au niveau des contres.
Coach Pop’ a pourtant déjà pu tirer les leçons des campagnes des illustres rookies qu’il a pu diriger dans sa carrière. Il a d’ailleurs rapproché Victor de l’un d’eux dans la suite de son discours :
C’est un peu comme ce que j’ai vécu avec David Robinson. On finissait les matchs et on commençait à prendre ce qu’il faisait beaucoup trop pour acquis. On disait, « Bordel, est-ce que David a pris ne serait-ce qu’un seul rebond ? Combien de points il a scoré ? » Je pensais qu’il en avait mis 12 ou 15 et quand je regardais la feuille de stats, je voyais 24 points, 11 rebonds et 3 contres.
Simplement, vous ne réalisiez pas qu’il faisait tout ça sur le terrain parce que vous vous attendiez déjà à tout ça de sa part.
Seule petite nuance à apporter à cette comparaison, Robinson avait déjà 24 ans au moment de sa saison rookie. Wemby, lui, n’a toujours pas atteint l’âge de la majorité aux États-Unis, ce qui permet de se rendre compte de son incroyable niveau.
Même pour un vieux briscard tel que Gregg Popovich, il paraissait impossible de concevoir que Victor Wembanyama pourrait autant dominer dès sa saison rookie. Et ce n’est certainement pas l’entraineur des Spurs qui risque de s’en plaindre.