Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Avec son style atypique et son énergie bouillonnante, Booder s’est imposé comme l’une des figures de l’humour en France depuis plusieurs années. Mais les choses auraient pu être bien différentes pour le Franco-Marocain, condamné par un médecin dès ses premiers instants sur terre. Il s’en est expliqué tout récemment.
« Peu importe la tête que tu as, tu peux être aimé des gens ». Cette phrase est signée Mohammed Benyamna, alias Booder, et elle résume plutôt bien le parcours de l’humoriste. De petite taille, à la tête reconnaissable et parfois moquée, celui qui a joué dans « Neuilly sa mère » a cru en son rêve de devenir célèbre et reconnu pour son talent. Et il y est parvenu.
Avec une vingtaine de films à son actif, sans compter le théâtre, les spectacles et la télévision, Booder est désormais un visage familier du paysage de l’humour en France. Et s’il savoure pleinement cette réussite, c’est aussi parce qu’il n’était pas prédestiné à cela. En fait, il avait même été annoncé à sa mère qu’il mourrait nourrisson…
Booder condamné par un médecin étant bébé
De passage sur le plateau de RFM récemment, Booder a révélé que lors des premiers jours après sa naissance du côté de Bouarfa, au Maroc, une bronchiolite aigüe lui a été diagnostiquée. Et pour le médecin du village, la sentence était irrévocable :
Il avait l’habitude de mettre au monde des chèvres et des vaches. Quand il m’a vu arriver, il a dit : « Mais c’est quoi ce truc ?! » Il a dit à ma mère que je ne passerais pas l’hiver.
Dévastée, sa mère a refusé de se résigner à ce diagnostic, et a alors pris une décision radicale :
Cet enfant va vivre, je veux le ramener en France.
La suite, on la connaît : Booder a non seulement survécu, mais il est devenu un humoriste à succès, ainsi qu’un mari et père de famille.
Sachez également que tout va bien pour lui sur le plan de la santé, contrairement à ce que certaines personnes croient parfois. Il y a quelques mois, il avait d’ailleurs mis les choses au clair dans un entretien à « Ciné Télé Revue » :
Au début, quand je lisais ça sur Internet, ça me faisait rire. Jusqu’au jour où des parents ont commencé à m’écrire pour me dire que leur enfant avait la même maladie que moi et était en détresse. C’est dur. Car je n’ai aucune maladie.
Je n’ai aucun problème physique, je ne suis pas un nain, ni handicapé ou trisomique. Que répondre à ces parents ? Si ce n’est que si on a un enfant malade, l’important est qu’il se sente bien dans sa peau.
Condamné par un médecin à sa naissance, Booder a totalement déjoué le pronostic, et y a même puisé une force. Mieux, l’acolyte d’Arthur dans « Vendredi tout est permis » n’en veut même pas à ce praticien. « C’était les compétences de l’époque, il n’y avait pas de machine », glisse-t-il. La classe jusqu’au bout.