Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
S’il est toujours en forme du haut de ses 68 ans, Jean-Louis Aubert ne s’est pas franchement ménagé au cours de son existence. Bon vivant dans l’âme, attiré par l’excès, l’artiste est un habitué des fins de soirées arrosées. À ce propos, il avait trouvé une technique idéale avec un autre roi de la bouteille en la personne de Serge Gainsbourg. De sacrées confidences…
« Maintenant je reviens, un peu cabossé, mais je l’ai bien cherché ». Ces paroles, Jean-Louis Aubert les a écrites en 2010 en ayant en tête les abus qu’il s’est autorisé dans sa vie. Issue de la génération post-mai 68 portée sur l’expérimentation, il n’a jamais caché avoir consommé de la drogue dans sa jeunesse. En fait, avant même d’être connu, il avait côtoyé « les bas-fonds », pour reprendre ses termes, aux Etats-Unis. Il racontait au « Monde » :
Sans le sou, j’ai fait la manche sur Hollywood Boulevard avec les junkies. On était dans les bas-fonds, on consommait des produits qui nous mettaient dans des états hallucinants. A l’époque, il y avait une drogue très curieuse, une sorte de tranquillisant pour éléphant. J’ai fait une espèce de coma où je suis sorti de mon corps. Je marchais à quatre pattes dans la rue, je voulais attraper les voitures dans mes mains car je me voyais immense.
La technique d’Aubert et Gainsbourg pour rentrer chez eux étant saouls
Depuis ses années folles, qui se sont prolongées à l’apogée du groupe Téléphone, Jean-Louis Aubert s’est tout de même calmé. En revanche, l’acolyte de Louis Bertignac n’a jamais craché sur la bouteille, selon l’expression consacrée, ce qui a donné lieu à une étonnante anecdote. De passage au micro de France Bleu en 2014, il a admis qu’il était parfois éméché tard le soir, au point d’être désormais connu de la police de son quartier.
Reconnaissant qu’être une star aide « souvent » à obtenir une certaine indulgence de la part des policiers, il a notamment raconté :
Je ne devrais pas le dire… J’étais un peu fatigué à Paris et je me suis fait arrêter par la police. Je leur ai dit : « Retirez-moi le permis tout de suite ». Ils sont montés chez moi, ils m’ont mis au lit, et ils ont même conduit ma voiture jusqu’en bas de chez moi ! (sourire)
Conscient de cet avantage, l’interprète de « Maintenant c’est fini » n’hésite pas à faire du stop auprès des forces de l’ordre lorsqu’il est éméché. Et ça marche !
Ça m’arrive quand je vois une voiture de police le soir de tendre le pouce, qu’ils me ramassent, et me ramènent à la maison.
Mais rien n’égalera jamais sa technique avec Serge Gainsbourg à la fin des années 1980. À la fin de leurs soirées très arrosées, les deux hommes avaient trouvé une sacrée technique, totalement improbable :
Avec Serge Gainsbourg, on rentrait souvent, soit en voiture de police soit avec les camions poubelles…
Jean-Louis Aubert a toujours vécu sa vie comme il l’entendait, depuis son départ soudain vers les Etats-Unis étant jeune jusqu’à aujourd’hui. Et sur la route, l’artiste a amassé un nombre incalculable d’anecdotes plus ou moins avouables, dont celles évoquées ci-dessus ne sont qu’un maigre échantillon !