Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
À l’affiche de « Chien et chat » actuellement, Franck Dubosc continue à tracer sa route et à faire évoluer sa carrière comme bon lui semble. Désormais largement installé sur le plan financier, il a accepté de revenir sur la question souvent tabou de l’argent, tout en expliquant les problèmes que cela a pu causer au sein de sa propre famille…
En tant qu’humoriste et en tant qu’acteur, Franck Dubosc n’a plus grand chose à prouver… à part peut-être à lui-même. Détaché du complexe d’acteur de comédie qui l’a longtemps fait souffrir, le natif du Petit-Quevilly espère encore ajouter quelques films marquants à son CV… tout en gardant l’espoir, peut-être, d’une nouvelle collaboration avec Elie Semoun.
Franck Dubosc marqué par son rapport à l’argent et à son père
Une chose est sûre : pour le fils de ménage modeste qu’il était, l’ascension de Franck Dubosc est tout bonnement fulgurante. Et si l’on pourrait croire que cette évolution sociale était un long fleuve tranquille, détrompez-vous. C’est en fait l’inverse.
Dans un entretien accordé à La Tribune, l’acteur est revenu sur son rapport compliqué à l’argent, lui qui vient d’une famille modeste. Il a notamment évoqué la triste distance que sa réussite a installée vis-à-vis de son père :
Quand j’ai commencé à toucher mes premiers cachets, j’ai senti que ça ne plaisait pas à mon père. Il était persuadé que je ne l’aimais pas, que j’avais honte de lui… J’ai retrouvé récemment une lettre écrite à mes parents le soir de ma première expérience dans un grand hôtel, au Hilton de Bruxelles. Je me revois encore assis au bord de la fenêtre.
Dans cette lettre, je leur racontais que, malgré l’endroit où je me trouvais, je ne pensais qu’à eux. Si ma mère a immédiatement senti que je n’oublierais jamais d’où je viens, mon père, lui, a ressenti un profond complexe, jusqu’à installer une distance infranchissable avec moi.
En dépit de cette bien triste situation, Dubosc a appris à gérer et à assumer sa richesse, petit à petit, et plus encore après la disparition de ses parents. Sans jamais oublier l’enfant qu’il était.
Depuis qu’ils sont morts, j’assume davantage. Mon argent, je ne l’ai pas volé. Je paie mes impôts, qui sont le fruit de beaucoup de travail. Si l’argent permet d’effacer quelques soucis, il n’est pas nécessairement un gage de bonheur absolu. D’ailleurs, mon but n’a jamais été de gagner de l’argent à tout prix.
C’est sûr que j’aurais préféré venir d’un milieu très friqué, partir en vacances au ski, faire du cheval. Devenir astronaute, pilote de ligne et même routier. Depuis ma chambre, je regardais les camions passer. Je me disais : « Qu’est-ce qu’ils ont de la chance de parcourir la France avec cette liberté de laisser leur imagination vagabonder… »
Il est toujours difficile de s’extirper de sa condition sociale, même à travers la réussite, et l’exemple de Franck Dubosc est frappant à cet égard. L’argent a abîmé la relation entre l’humoriste et son père, qu’il a pourtant toujours aimé. Et qui, c’est certain, était malgré tout profondément fier de son fils.