Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Disparu depuis près de 12 ans déjà, Jean-Luc Delarue restera l’une des figures les plus douées et complexes du PAF. Talentueux mais excessif, brillant devant les caméras mais perdu en privé, l’ancienne star de France Télévisions n’aura que trop tardivement réussi à dompter ses addictions. Des addictions qui le rendaient parfois imbuvables, comme confié par Flavie Flament.
Pour le public, c’était le gendre idéal. Avec son sourire, ses lunettes, son débit impeccable et son empathie, Jean-Luc Delarue a amené un nouvel élan à la télévision à partir des années 1990. Mais ce que les téléspectateurs ignoraient, c’est la vie décadente d’un homme qui aura passé la quasi-intégralité de sa vie adulte perdu dans un cocktail d’alcool, de médicaments et de drogue.
S’il avait eu quelques alertes ici et là dans les années 1990, dont un accident de voiture qui aurait pu lui coûter cher, Delarue a surtout commencé à enchaîner les polémiques et les pétages de plomb dans les années 2000. C’est d’ailleurs à ce moment que l’homme calme et doux qu’il pouvait être s’est mis à laisser place de plus en plus souvent à un monomaniaque colérique. Et Flavie Flament l’a subi de plein fouet.
Flavie Flament encore marquée par le comportement de Jean-Luc Delarue
Dans le documentaire « Jean-Luc Delarue, 10 ans déjà » diffusé par TF1 en 2022, elle s’était épanchée sur une anecdote qui l’a profondément marquée :
Un jour, j’ai eu cinq minutes de retard à une réunion de « Stars à domicile », ce qui m’arrivait très régulièrement (…) Je suis arrivée, il y avait tout le monde, et là, il s’en est pris à moi. Et ça a été horrible. Rien que d’en parler, j’en ai mal au ventre.
Cette personne qui avait toujours été formidablement bienveillante, avec laquelle je m’éclatais, je passais des moments de joie, de connivence, de complicité sur les tournages… Il m’a laminée. J’ai été crucifiée ! Je m’en suis pris plein la gueule. Ce n’était tellement pas lui !
Sous le choc après cette humiliation publique devant le reste de l’équipe, aussi soudaine qu’inattendue de surcroît, l’ancienne femme de Benjamin Castaldi a dû s’isoler pour faire couler ses larmes :
J’ai ravalé mon truc, j’ai pris le grand couloir de Réservoir Prod et puis je suis allée chialer dans ma voiture. Mais qu’est-ce que ça m’a fait mal !
Une anecdote qui illustre à quel point Jean-Luc Delarue n’était parfois plus lui-même, emporté par l’état second dans lequel il se trouvait. Pourtant, toutes ses équipes sont formelles : le Parisien ne consommait jamais de drogue devant ses équipes. Mais certains détails ne trompaient pas les plus observateurs, qui, toutefois, maintenaient l’omerta…
Homme foncièrement bon mais rongé par ses démons et une douloureuse enfance qu’il n’a jamais surmontée, Jean-Luc Delarue était malheureusement capable de se transformer en quelqu’un qu’il n’était pas. Flavie Flament en a fait l’amère expérience, et si les années ont passé, le souvenir reste dans un coin de sa tête…