Inquiet, Michel-Edouard Leclerc (71 ans) cash sur la France : « On va devenir…

Michel-Edouard Leclerc
France Télévisions (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Tandis que la lutte contre l’inflation et la baisse du panier de courses restent un enjeu absolument crucial pour les Français, Michel-Edouard Leclerc continue d’écumer les plateaux pour faire de la pédagogie… et régler quelques comptes. En grande forme chez « France Inter », il a notamment critiqué le gouvernement sans ménagement. On fait le point.

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Dans une situation économique déjà particulièrement tendue, la crise des agriculteurs a jeté encore un peu plus de l’huile sur le feu dans les relations entre l’Etat et les distributeurs. Il faut dire que les grandes enseignes ont été ciblées par plusieurs figures du mouvement, qui leur reprochaient de générer des marges trop excessives. Un reproche que Michel-Edouard Leclerc n’entend pas prendre pour lui-même.

Michel-Edouard Leclerc règle ses comptes

De passage sur « France Inter » en ce début de semaine, le businessman a regretté la duplicité du discours gouvernemental dans le contexte épineux actuel. Pour lui, les directives du ministère de l’Economie et celles du ministère de l’Agriculture sont tout bonnement contradictoires, et il ne s’est pas gêné pour le dire :

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Vous avez du côté de Bercy : « Michel-Edouard Leclerc, Système U, Intermarché, s’il vous plaît, faites nous un panier anti-inflation et mettez nous des bonnes choses dedans, y compris des fruits et légumes, et allons-y pour montrer au public que le gouvernement se bat contre la vie chère ». Et de l’autre côté vous avez le ministère de l’Agriculture et peut-être une partie de l’Elysée qui nous disent : « Mais non, n’y touchez pas, c’est un secteur protégé, on a les élections européennes ».

On va devenir schizo !



Sur sa lancée, Michel-Edouard Leclerc a ensuite répondu à ceux qui l’accusent de contourner la Loi Egalim en achetant ses produits dans des centrales d’achat européennes. Après avoir rappelé que les achats à l’échelle européenne ne concernent que les entreprises justifiant de plus de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires, il a pointé les projecteurs sur certaines marques qui, selon lui, se sont enrichies plus que de raison :

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On négocie avec Nestlé qui a augmenté ses dividendes de 13% – ils sont suisses, on négocie avec Pepsico -américain- qui a augmenté ses dividendes de 13% l’année dernière, Procter & Gamble a augmenté ses dividendes de 23% -ils sont américains, Unilever a augmenté ses dividendes de 16,5% -Royaume-Uni/Pays-Bas, la bière Inbev +26%, ils sont belges, Coca Cola 28,8% c’est les USA… Il y a un français Pernod-Ricard +29%.

L’inflation a touché de 21% le pouvoir d’achat des Français. Aujourd’hui j’assume d’aller avec des gens qui ont fait croire que l’inflation, c’était à cause de l’Ukraine ou du Covid, tout en distribuant autant de dividendes.

Le combat de l’homme d’affaires continue : toujours persuadé que certaines marques ont pratiqué des hausses de prix supérieures à ce qui était nécessaire, s’enrichissant ainsi sur le dos des Français, il entend bien poursuivre les négociations pour faciliter le retour à la normale. Tout un programme.

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Pas toujours tendre avec le gouvernement depuis le début de la crise inflationniste il y a deux ans, Michel-Edouard Leclerc a encore égratigné nos dirigeants. Une nouvelle étape dans le double combat qu’il mène, à la fois face au gouvernement et aux géants du marché qui lui vendent les produits. Et en attendant, la baisse de l’inflation peine à être constatée…

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