20 ans après son meurtre, Bertrand Cantat assume son retour : « On espère que…

Bertrand Cantat
Télé Lucien (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Reconnu coupable de meurtre pour avoir tabassé et tué Marie Trintignant dans une chambre d’hôtel de Vilnius en 2003, Bertrand Cantat n’est pas déterminé à changer de carrière. Après avoir purgé seulement 4 à 5 ans de prison entre 2003 et 2007 pour ce crime atroce, l’ex membre de Noir Désir a continué à produire de la musique et à monter sur scène. En ce début d’année, il signe d’ailleurs un nouveau comeback, imperméable à ceux qui l’accusent d’indécence.

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C’est un retour musical qui va faire parler, mais moins pour les notes et la mélodie que pour l’identité du chanteur : Bertrand Cantat. Désormais membre du groupe « Détroit », et 6 ans après son album solo « Amor Fati », il revient en effet sur le devant de la scène avec la sortie d’un nouveau single. Le groupe l’a d’ailleurs annoncé directement sur les réseaux sociaux :

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La communication verrouillée du groupe de Bertrand Cantat

Bien évidemment, celui qui a violemment tué Marie Trintignan à mains nues en 2003 n’accordera pas d’interview. Dans un article du Parisien qui se penche sur les coulisses de ce comeback très polémique, l’un des membres explique :

Nous ne donnons pas d’interviews, nous laissons parler la musique. Nous avons un double principe de précaution et de discrétion. Nous ne voulons pas dévoiler plus que sur les posts sur nos réseaux et, par respect, laisser la primeur du titre à ceux qui ont toujours été là. On espère que c’est la musique qui intéresse les gens.



De nombreuses voix se sont d’ores et déjà élevées pour condamner ce retour au premier plan, jugé indécent. Des critiques auxquelles le principal intéressé ne devrait pas répondre, préférant se murer dans le silence. Il faut dire que sa dernière interview d’ampleur, donné aux Inrocks en 2017, avait crée un scandale, poussant le célèbre magazine à s’excuser. Pour la première fois, Cantat s’exprimait alors en profondeur sur l’ignoble acte qu’il a commis, et sa vie qui en a découlé :

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C’est un trou noir. Et ça a tendance à tout absorber. Ça prend beaucoup de place, ça m’occupe chaque seconde. Comme je ne connais pas le déni, je ne m’échappe pas, je reste très seul avec tout ça. Le suicide est la première chose qui m’est venue à l’esprit, ça m’a obsédé pendant longtemps. Ça paraissait la seule solution : vivre était insupportable après ce qui s’était passé.

J’ai aussi longtemps envisagé de disparaître, vivre à l’étranger, mais les enfants ne voulaient pas quitter la ville, leur vie, leurs copains, leurs repères… Je ne pouvais pas les quitter, au propre comme au figuré. J’ai alors décidé d’être là, debout. Toute autre solution aurait pourtant été plus simple.

J’ai pris beaucoup de médicaments, qui m’ont sans doute aidé au départ, avant de devenir une addiction dont j’ai eu beaucoup de mal à sortir. Mais malgré toute l’aide, on finit toujours par se retrouver seul face à soi-même. La nuit surtout. Si je ne me lève pas, je gamberge. A certaines heures, plus rien n’est rationnel.

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Plutôt que de rester dans l’anonymat et la discrétion, comme l’écrasante majorité de la population le lui conseille, Bertrand Cantat est bien déterminé à poursuivre sa carrière d’artiste. Une décision qui fait parler, et qui n’enlèvera jamais rien à l’atrocité qu’il a commise envers la regrettée Marie Trintignant.

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