Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Fille de Bernard Giraudeau et Anny Duperey, Sara Giraudeau était prédestinée ou presque à devenir actrice. Mais le chemin a été long et sinueux pour elle, tant et si bien que son rapport à ses parents a été impacté par la situation. C’est ce qu’elle a dévoilé avec pudeur et franchise dans un entretien récent.
De « Petit paysan » à « Médecin de nuit » en passant par tant d’autres films, sans oublier le théâtre, Sara Giraudeau est aujourd’hui l’une des figures bien ancrées dans le cinéma français. Mais pour parvenir à ses fins et s’installer durablement en tant que comédienne, la native de Boulogne-Billancourt a souffert. Beaucoup. Et ce qu’elle a révélé récemment.
Sara Giraudeau a souffert de l’ombre de ses parents
Dans un entretien accordé à Madame Figaro, l’interprète de Marina Loiseau dans « Le bureau des légendes » s’est en effet ouverte comme rarement sur sa jeunesse difficile. D’abord, et comme de nombreux jeunes, elle a mal vécu ses années d’écolière, développant même une phobie scolaire. Elle a ainsi raconté :
Pour jouer, j’ai surtout pensé à ce qui a été ma plus grande prison : l’école, dont je ne supportais pas la rigidité pendant l’enfance et l’adolescence. Elle a été mon entrave au point qu’en décrochant mon bac, j’ai vraiment eu l’impression de voler. La fin de l’école a été ma libération, concomitante avec le début de l’âge adulte où j’essayais aussi de me détacher des diktats familiaux
Et comme pour beaucoup de « fils de » et « fille de », c’était le fait d’être en permanence ramenée à ses parents qui a (aussi) été très dur à vivre pour Sara Giraudeau. Aujourd’hui, heureusement, elle en est libérée :
Me défaire de leur image a pris du temps. Au début, on m’y ramenait sans arrêt, je n’en pouvais plus. Mais jouer, me concentrer sur le travail m’ont aidée à me trouver, à sortir ma colère, à comprendre ce que je voulais dire, être. Aujourd’hui, ma liberté acquise, c’est moi qui parle de mes parents avec fierté et plaisir.
Loin d’en vouloir à sa fille d’avoir cette vision des choses, Anny Duperey, au contraire, comprend totalement. Dans les colonnes de « S », le magazine de Sophie Davant, elle abondait ainsi dans son sens, tout en rappelant la force de la relation qui lie les deux femmes :
Sara était très ennuyée d’avoir des parents connus, parce qu’elle avait peur et ne supportait pas qu’on la regarde en la comparant toujours à nous. Donc, j’observe un certain détachement, je ne sais pas toujours ce qu’elle fait, où elle en est. J’ai eu un peu peur pour « Le Syndrome de l’oiseau » qu’elle a coécrit avec Pierre Tré-Hardy, mais la pièce est très habilement construite et elle évite la sinistrose.
Pour se réaliser en tant qu’actrice en tant que telle, et non pas pour son seul statut de fille de Bernard Giraudeau et Anny Duperey, Sara Giraudeau a dû emprunter un chemin aussi long que sinueux. Désormais en paix avec ce qui a longtemps été un nuage au-dessus de sa tête, elle poursuit tranquillement sa carrière, sous l’oeil attentif de sa mère. Et quelle carrière.