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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Aujourd’hui propulsé parmi les visages incontournables de la cuisine en France, Cyril Lignac s’est bâti un véritable petit empire. Tout n’a pourtant pas toujours été rose pour le natif de Rodez, qui a notamment été affublé d’un surnom particulièrement humiliant par certains autres chefs cuisiniers lors de son accession à la gloire. Ambiance…
Des livres, des pâtisseries, des émissions, et à peu près tout ce qu’on peut imaginer : alors qu’il s’approche tranquillement de la cinquantaine, Cyril Lignac a le vent en poupe. Mais comme bien souvent, il est important de rappeler que le bonhomme a beaucoup travaillé pour arriver à sa situation actuelle. Et dire qu’il a dû affronter beaucoup de critiques est un euphémisme.
Cyril Lignac pris à partie lors de ses débuts
En effet, le Ruthénois a été l’une des premières personnalités de la cuisine à se faire connaître via la télévision, et très jeune qui plus est. Un crime de lèse-majesté aux yeux de nombreux chefs chevronnés du milieu, qui n’ont pas hésité à l’affubler d’un surnom aussi peu flatteur que blessant. Dans « Sept à huit », Lignac a ainsi expliqué à Audrey Crespo-Mara :
À cette époque ce n’est pas cette manière-là de faire, c’était davantage les étoiles au Michelin. On devait être reconnu avant d’être connu par la profession. Et là finalement c’était la modernité, quelque chose de tout à fait nouveau. C’était casser des codes. On m’appelait même « Chef Kleenex »… Ça c’était dur, ça me ramène à mon enfance […] l’impression d’être à nouveau un bon à rien.
Conscient qu’il arborait une cible dans le dos, et que sa célébrité télévisuelle attisait rancoeurs, jalousies, et souhaits d’échecs de la part des autres, Lignac a mis le bleu de chauffe et a relevé le défi :
Je savais déjà que tout le monde attendait ma chute. J’avais toute la profession à dos, tous les journalistes à dos. Et finalement il fallait prouver que je pouvais réussir sans avoir d’étoile ou sans être reconnu, juste parce qu’on est cuisinier et qu’on fait ce métier avec plaisir et que ça marche.
Le temps a passé, les récompenses se sont multipliées, et petit à petit, l’ancien compagnon de Sophie Marceau a réussi à faire tout le monde. Alors forcément, et bien que sa carrière soit loin d’être finie, il prend le temps de savourer :
C’est une grande fierté d’un travail accompli, c’est une grande fierté pour mes parents. C’est un truc de fou parce que ce sont des heures et des heures de travail acharné et c’est la consécration de tout un travail d’équipe.
Je suis la preuve que le travail paye même quand on a aucune carte en main. […] Tout ce que j’ai eu je me le suis gagné à la sueur de mon front, dans les difficultés, sans qu’on me fasse de cadeau.
Derrière son sourire et sa bonne humeur permanente, Cyril Lignac a dû surmonter de sacrées difficultés pour en arriver là où il est aujourd’hui. Parmi elles, le scepticisme de nombreuses personnes au sein-même de sa profession a été très dur à encaisser, tout comme ce fameux surnom. Des souvenirs désormais bien lointain pour le chef cuisinier, qui savoure sa revanche.
