Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Si son palmarès ne fait pas de lui l’un des joueurs les plus décorés de l’histoire, Boris Diaw n’en reste pas moins une figure marquante de la NBA. À ce titre, une ancienne gloire de la ligue n’a cessé de le louer d’une manière aussi singulière que poétique.
Certes, il ne fera sans doute pas partie des noms qui traverseront les âges et les générations. D’ailleurs, les plus jeunes fans américains de la ligue n’ont sans doute pour la plupart jamais entendu parler de lui. Et pourtant, Boris Diaw a laissé une trace indélébile sur les parquets NBA. Outre son titre de champion acquis avec San Antonio en 2014, il a surtout inspiré de nombreux grands joueurs, sur le parquet comme en dehors.
La déclaration d’amour de Bill Walton pour Boris Diaw
Bien avant que la notion de « point forward » ne se démocratise dans le basket, Diaw affichait déjà un profil d’intérieur capable de se muer en chef d’orchestre. De ce fait, il ne parait pas si étonnant qu’un Nikola Jokic se soit inspiré de lui. Tout comme il parait logique que l’illustre et élégant Bill Walton soit rapidement tombé sous son charme, comme il l’expliquait en tant que commentateur pour ESPN en 2006 :
Bill Walton on Boris Diaw: “When I think of Boris Diaw, I think of Beethoven in the age of the romantics.”
— Archivos De Baloncesto (@BBall_Archives) October 18, 2023
In a way he was right seeing as Diaw directly influenced players like Jokic, Draymond, and a lot of other modern playmaking bigs. pic.twitter.com/FV5WcKt1l7
Bill Walton : Je profite du fait que Boris Diaw soit mis en avant pour dire que c’est vraiment un être humain « classique ». Cela fait aujourd’hui 201 ans que la Symphonie n°3 en Mi bémol de Beethoven a lancé l’ère du romantisme dans la musique. Et quand je regarde Boris Diaw, je pense à Beethoven et à la période des compositeurs romantiques. Ce type a tout.
Une manière pour le moins originale d’évoquer le big man français, et encore plus dès la saison où il émergeait simplement comme le Most Improved Player de la ligue. Walton s’est néanmoins tout de suite placé comme l’un de ses plus grands admirateurs et n’a jamais cessé de le couvrir de louanges. En témoigne sa déclaration similaire à son sujet livrée en 2014, alors qu’il évoluait aux Spurs, et rapportée par CBS Sports :
J’adore regarder Boris Diaw jouer. C’est un honneur et un privilège d’être son ami et l’un de ses fans, et je suis ravi qu’il joue aux Spurs parce que c’est l’équipe parfaite, le coach parfait et la culture parfaite pour lui. Il me rappelle toujours les grands pianistes et l’ère romantique parce qu’il est magnifique. Son jeu glisse comme les doigts de Liszt sur le piano et si besoin, il peut être aussi brutal que le tonnerre.
Véritablement séduit par le style de jeu précurseur de Boris Diaw, Bill Walton en faisait avec fierté l’un de ses joueurs favoris. Un adoubement à part entière compte tenu du prestige de son auteur, mais aussi de la noblesse de la métaphore employée.