Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Acteur adoré des Français tant pour ses années au sein du Splendid que pour son travail en solo par la suite, Gérard Jugnot n’est pas du genre à défrayer la chronique dans la presse. Il y a 10 ans, pourtant, l’inoubliable interprète de Clément Mathieu dans « Les choristes » avait évoqué brièvement l’alcool et la drogue. Avec franchise.
Les années passent, mais Gérard Jugnot reste. Bardé de son éternel talent, et de cette humilité qui plait tant au public, l’acteur sera d’ailleurs au générique de « Ducobu passe au vert » en 2024. Du haut de ses 72 ans, celui qui a longtemps campé le personnage du Français moyen, bardé de sa moustache et de sa calvitie alors naissante, est toujours en pleine forme. Il faut dire qu’il s’en donne la peine.
Dans un milieu souvent rongé par les abus et les excès en tous genres, Jugnot n’est pas du genre à faire n’importe quoi avec son temps et sa santé. Et même si l’alcool est au centre de l’une des scènes les plus mythiques qu’il ait tournée, dans le fameux refuge des « Bronzés font du ski » (un moment sur lequel Thierry Lhermitte a d’ailleurs enfin dévoilé la vérité récemment), dans la vraie vie, l’acteur est raisonnable.
Gérard Jugnot très raisonnable avec les paradis artificiels
Dans un entretien accordé au Parisien en 2013, il avait ainsi souligné son aversion pour la perte de contrôle que l’alcool peut entraîner. Pour autant, il aime déguster de bonnes bouteilles, mais tout en modération :
J’adore les bons vins, mais je déteste l’ivresse. Je n’aime pas perdre le contrôle.
Et les drogues, alors ? Sans grande surprise, là, c’est carrément un « non » de la part de Jugnot. Ce dernier a d’ailleurs révélé une anecdote marrante issue de son voyage en Bolivie dans le cadre d’une émission :
Les drogues, très peu pour moi. J’ai mâché des feuilles de coca en Bolivie pour « Rendez-vous en terre inconnue ». J’étais massacré !
C’est donc finalement le mot « sagesse » qui résume le mieux Gérard Jugnot, à la fois dans sa vie et dans ses prises de position. En 2023, par exemple, il avait estimé ne pas être en mesure de fournir un avis sur la réforme des retraites au regard de sa situation financière personnelle très confortable. Dans les colonnes de « Libération », il déclarait alors :
Exerçant un métier de passion, n’étant ni politologue, ni économiste, ni sociologue, gagnant très bien ma vie et restant aussi actif que Jean-Luc Mélenchon, qui a le même âge que moi, je m’estime mal placé pour exprimer un sentiment. Tout au plus puis-je observer que le raidissement perceptible aussi bien du côté du gouvernement que des syndicats n’augure rien de bon.
Pas du genre à se mettre à défaut ou à prendre des risques bêtes, Gérard Jugnot « l’extrême-centriste », comme il se définit lui-même, n’a jamais pris de risques inconsidérés avec les drogues ou l’alcool. La mesure, l’un des secrets de cette longévité, dont on espère qu’elle se prolongera le plus longtemps possible !