Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Acteur et humoriste à succès depuis une dizaine d’années désormais, Ahmed Sylla continue de tracer sa route avec brio. Régulièrement sollicité par les médias, il n’hésite pas non plus à livrer son avis sur plusieurs sujets, s’ouvrant de plus en plus au fil des années. C’est ainsi qu’en 2023, il abordait l’épineuse question du racisme en France. Avec justesse.
Après trois films tournés en 2023, Ahmed Sylla s’apprête à vivre une année 2024 toute aussi chargée. Son nom figure déjà au générique de deux longs-métrages, qui ne sont que quelques uns des nombreux projets du natif de Nantes. En bref, tout roule pour le trentenaire, qui se montre de plus en plus ouvert sur sa vie personnelle et sur ses convictions dans les interviews qu’il donne.
La position très lucide d’Ahmed Sylla sur le racisme en France
Interrogé par TF1 il y a quelques mois dans « Sept à huit », l’acteur et humoriste s’était par exemple exprimé sur la question du racisme en France. Un sujet qui peut rapidement virer à la polémique, mais qu’il avait abordé avec beaucoup de hauteur de vue face à Audrey Crespo-Mara :
Je ne peux pas me permettre de dire que la France est raciste. Oui, une partie de la France est raciste, mais la France donne aussi sa chance. La France me donne la chance de faire mon métier. On vit ici et même si ça a été difficile pour mes parents, pour moi, pour tout un tas de personnes qui aujourd’hui sont en France, on a quand même eu cette chance d’être là.
Ma mère est arrivée en France et n’a pas de diplôme, elle a arrêté l’école en CM2, mais on lui a quand même permis d’ouvrir deux boutiques. Elle s’est battue pour ça, elle a travaillé. Quand mon père est tombé malade et ne pouvait plus travailler, le Secours populaire venait nous ramener des courses.
Prenant l’exemple de son regretté père pour conclure son propos, Ahmed Sylla a tenu à réaffirmer qu’à ses yeux, il est faux d’estimer que la France en tant qu’entité globale est raciste. Pour lui, un « manque de mesure » est parfois à déplorer. Il explique :
Mon père était très érudit, très cultivé et parlait très bien français avec son petit accent. Il disait : « Je n’aime pas la médiocrité ». Il avait raison, il savait que pour nous ça allait être plus difficile. Quand on est noirs en France, oui parfois c’est plus difficile. Mais pas tout le temps, parfois on manque un peu de mesure. Je n’aime pas dire que la France est raciste.
S’il ne nie pas les problèmes auxquels les minorités sont confrontés en France, Ahmed Sylla est également très reconnaissant envers le pays qui l’a vu naître, et qui a accueilli ses parents. Des paroles pleines de mesure et de sagesse dans une période où les excès pullulent de chaque côté du spectre. Alors chapeau bas.