Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Après plus de 35 ans de carrière, Michèle Laroque s’est installée comme l’une des actrices (et l’une des personnalités toutes catégories confondues) préférées des Français. En revanche, certains de ses choix n’ont parfois pas fait l’unanimité auprès de l’intelligentsia parisienne. Mais elle a clairement assumé et expliqué sa position lors d’un passage au micro de « C L’Hebdo ».
Les années passent, mais Michèle Laroque est toujours là, indéboulonnable. Encore à l’affiche de deux films en 2023 (« BDE » de Michaël Youn et « 3 Jours Max » de Tarek Boudali), l’acolyte historique de Pierre Palmade continue d’ajouter des longs-métrages à sa filmographie. Et son choix de la comédie en fait assurément l’une des actrices favorites des Français.
Dans des milieux plus fermés, pourtant, et notamment le milieu du cinéma parisien, ils sont plusieurs à déplorer que Laroque se soit spécialisée dans les comédies grand public, au lieu de creuser un sillon dans le cinéma d’auteur, qu’elle avait également testé à plusieurs reprises. Consciente de ces critiques, elle a décidé d’y répondre.
Michèle Laroque assume le tournant parfois critiqué de sa carrière
Sur le plateau de « C L’Hebdo », la Niçoise a livré des propos intéressants sur son besoin du rire, et sur l’impact de ses choix sur sa carrière :
Ah oui, oui ! J’ai besoin du rire ! D’ailleurs, je crois que j’ai un peu… Quand je veux dire ‘sacrifier’ ce n’est pas le bon mot, mais j’ai fait des comédies parce qu’aimer rire, c’est aussi aimer faire rire. À un moment donné, je pouvais partir dans une autre direction dans ma carrière, j’ai travaillé avec de très grands réalisateurs, mais (je ne fais) plus de films d’auteur.
Et voilà… Je suis allée vers la comédie, ce qui n’est pas très gratifiant en France, les acteurs de comédie ne sont pas considérés comme des acteurs.
Et quand Aurélie Casse a tenté de rassurer Michèle Laroque, en avançant que les acteurs de comédie étaient de plus en plus estimés et considérés comme des acteurs, la sexagénaire s’est immédiatement inscrite en faux :
Non, non ! Mais ce n’est pas grave ! Quand je dis que ce n’est pas grave, je veux dire que ce n’est plus quelque chose que j’attends du tout. Je veux dire que ça a vraiment influé sur ma carrière parce que c’est quelque chose qui me nourrit et qui est très important pour moi, le rire.
Et pour le faire comprendre une bonne fois pour toutes, elle a même ajouté, non sans humour, une phrase qui n’a pas manqué de faire rire le plateau :
Si quelqu’un me fait rire, je peux le suivre comme un petit chien partout.
Qu’importe les critiques de certaines personnes, Michèle Laroque assume l’importance du grand besoin dans son quotidien et dans sa carrière. À l’image d’un Didier Bourdon, elle a décidé de se consacrer aux comédies grand public, parfois potaches ou sans grandes ambitions, mais qui sont très appréciées de la population. Un choix assumé, et méritant, quoiqu’on en dise !