Par Joël Pütz | Journaliste sportif
À travers les années et notamment depuis la prise de fonction de Gregg Popovich, San Antonio a régulièrement démontré beaucoup de flair à la draft. Légende vivante de la franchise, David Robison avait d’ailleurs été subjugué par l’arrivée d’un joueur en particulier, comme il l’a récemment confié.
Certes, les Spurs ne gagnent pas beaucoup de matchs cette saison (5 victoires pour 29 défaites, derniers de la conférence Ouest). À vrai dire, il paraît peu probable que cette situation change dès l’année à venir… pour autant, les Texans peuvent globalement rester optimistes. En effet, il est toujours simple de croire en de meilleurs jours quand on peut déjà compter un franchise player dans ses rangs.
Drafté en première position cet été, Victor Wembanyama incarne forcément le renouveau de la franchise. Auteur de près de 19 points, 10 rebonds et plus de trois contres par match, le Français montre de la maladresse au tir mais pour le reste, c’est plus qu’encourageant concernant l’avenir des Éperons. Avec un peu de chance, il marchera dans les traces de deux de ses illustres aînés, Tim Duncan et David Robinson.
David Robinson subjugué par l’arrivée de Tim Duncan en 1997
Ces deux-là sont les seuls autres joueurs sélectionnés avec le first pick par la franchise et à chaque fois, ils sont devenus des légendes. C’est surtout Duncan qui a tout changé en arrivant en 1997, alors que les Spurs galéraient depuis un moment à aller loin en playoffs et que la campagne précédente avait été flinguée par la blessure de Robinson. L’Amiral avait notamment été ravi de sa draft, comme il l’a récemment confié :
J’étais à genoux et je disais « Merci, Seigneur ». Oh, mon Dieu. Merci beaucoup… Cet enfant est si calme. Il est incroyable (…) On avait joué contre lui l’année précédente, je crois que c’était en 1996. On avait joué avec l’équipe olympique. On avait affronté un groupe de stars universitaires, et il a joué contre moi, Shaq et Hakeem, et il a marqué 22 points et pris 10 rebonds en donnant l’impression que c’était facile pour lui. Je me suis dit : « Ce gamin… »
Quand on regarde la production du Big Fundamental lors de sa première année en pro, difficile de ne pas partager le sentiment du Hall of Famer. C’est simple, Tim Duncan a absolument tout cassé lors de l’exercice 1997-98 au cours duquel il fut Rookie de l’Année. 21.1 points, 11.9 rebonds et 2.5 contres de moyenne, une sélection au All-Star Game et en All-NBA Defensive Team, 36 victoires de plus pour San Antonio…
Dans ces conditions, pas étonnant que Robinson se soit montré ravi de l’arrivée de son jeune coéquipier. Et dire qu’à l’origine, le grand Timmy se dirigeait plutôt vers une carrière dans la natation, avant que l’ouragan Hugo ne vienne ravager les installations nautiques sur les Îles Vierges en 1989… Un drame qui l’a poussé à se tourner ver la balle orange, avec la réussite qu’on lui connaît désormais.
Avant Victor Wembanyama, Tim Duncan et David Robinson avaient été les deux seuls autres joueurs à être draftés en première position par les Spurs. On souhaite à l’ancien des Mets que ses aînés puissent tenir un discours similaire à son sujet que l’Amiral sur le Big Fundamental, dans quelques années.