Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Lorsque Cassius Clay est devenu Mohamed Ali pour des raisons religieuses, il a entrainé de nombreux débats dans une Amérique encore très puritaine. La bonne nouvelle c’est qu’il aimait discuter, et donnait toujours des réponses très concrètes sur son rapport à la foi.
Des années après sa mort, Mohamed Ali reste toujours l’un des sportifs les plus populaires de la planète, c’est dire si son existence a impacté notre société. Son dernier combat remonte à 1981, il faut donc avoir plus de 40 ans pour l’avoir vu en action, et pourtant, tout le monde sait que sa place est dans les hauteurs de la hiérarchie all-time en boxe et dans le sport en général.
Car le poids lourd originaire du Kentucky était déjà à l’époque le prototype de l’athlète d’aujourd’hui. Très talentueux, il mettait autant d’énergie à divertir les fans avec ses interviews qu’avec ses poings dans le ring. Très éloquent, il mettait son charisme au service de grandes causes et n’hésitait pas à se mettre en danger pour faire passer des messages de paix et d’intégration.
Le relation intime de Mohamed Ali avec dieu
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il était invité sur de nombreux plateaux. Il était beau, parlait bien, et aucun sujet ne semblait être hors d’atteinte avec lui. Par exemple, il s’est déjà ouvert sur une question aussi sérieuse et personnelle que la dépression, et il a expliqué comment sa foi avait un impact sur son moral. Le tout à une époque où l’islam n’était pas si répandu Outre-Atlantique.
Est-ce que j’ai déjà été en dépression ? Je réfléchis et je ne sais pas si j’ai déjà eu un vrai coup de mou. Mais si tu es profondément religieux et si tu crois vraiment en Dieu, alors tu n’as jamais peur et tu n’es jamais endeuillé. Je n’ai jamais été trop triste. Je le serais si mes enfants étaient tués, mais la mort ne m’a encore jamais approchée.
Pour Mohamed Ali, il était impossible de ressentir la peur ou une grande tristesse grâce à sa relation avec la foi. Une approche qui était forcément favorable avant de monter dans le ring et qui explique peut-être son immense succès. Il ne craignait pas son adversaire ou la défaite, il combattait avec quelque chose qui représentait bien plus que ça à ses yeux.
Et ses adversaires devaient sans doute le ressentir lorsqu’ils étaient submergés par les coups de celui qui est considéré comme le GOAT de sa discipline. Il bougeait de partout avec son jeu de jambes impeccable, il pouvait esquiver tous les coups comme s’il les voyait venir au ralenti, et il contrait avec une précision dingue… Lui non plus n’était pas de ce monde.
Mohamed Ali ne craignait rien dans le ring et dans la vie rien grâce à la confiance qu’il accordait à son dieu. Il l’expliquait d’ailleurs sur de nombreux télé, avec toujours ce charisme envoutant. Il était un athlète d’aujourd’hui dans la société d’avant.