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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Arrivé en NBA en 1986, Dennis Rodman n’a malheureusement pas eu l’occasion d’y affronter l’un de ses camarades de Draft les plus prometteurs, Len Bias. Sa réaction à la disparition de ce dernier a d’ailleurs marqué une autre légende de la ligue.
Même si elle ne rivalise pas avec celle de 1984, la cuvée de Draft 1986 renfermait elle aussi de sacrés talents. Outre le 1st pick, Brad Daugherty, bon nombre de joueurs arrivés cette année-là en NBA en ont marqué l’histoire. Peuvent notamment être cités Ron Harper, Dell Curry, Scott Skiles, Mark Price, Kevin Duckworth, Jeff Hornacek ou encore Dennis Rodman, mais aussi d’autres icônes à la trajectoire tragique.
Mais avant que Drazen Petrovic ne décède à seulement 28 ans dans un accident de voiture, un autre immense talent a plongé la ligue dans le deuil. Sélectionné avec le 2ème choix par Boston, Len Bias était pour beaucoup destiné à rivaliser avec les plus grands, dont Michael Jordan. Ce, s’il n’avait pas péri suite à une overdose de cocaïne deux jours après la cérémonie et laissé sous le choc ses congénères.
La réaction lunaire de Dennis Rodman au décès de Len Bias
Au vu du talent qu’il affichait à sa sortie de NCAA, Bias aurait pu signer une carrière et présenter un palmarès beaucoup plus glorieux que ceux de Rodman. Sans parler de ceux de John Salley, 11ème pick de la Draft 1986 et quadruple champion NBA. Durant son passage dans le Byron Scott Podcast, ce dernier est d’ailleurs revenu sur son arrivée dans la ligue, qui l’a tout de suite vu se rapprocher de Dennis :
C’était la soirée la plus mémorable de ma vie. J’ai été drafté par les Pistons. J’arrive là-bas, j’étais heureux, mais ils étaient vraiment radins donc je me suis retrouvé avec un colocataire qui s’appelait Dennis Rodman. Dennis et moi avions été draftés le même jour, mais ils n’ont pas voulu nous réserver deux chambres séparées.
Un inconvénient qui n’avait cependant pas de quoi atténuer la joie de Salley… contrairement à l’annonce que lui a faite The Worm quelques heures plus tard :
Le lendemain matin, je me réveille et Dennis était en train de regarder des cartoons. À ce moment-là, il m’a balancé, « Hey mec, le gars à côté de qui tu étais assis fait les gros titres aujourd’hui. » Je lui ai demandé ce qui était arrivé et il m’a répondu, « Tu dois le voir par toi-même. »
Sans faire véritablement preuve de tact, Rodzilla a ainsi brutalement révélé à son nouveau camarade de chambre la mort de leur jeune homologue. Une déclaration qui a forcément marqué Salley, dont les rapports avec Bias allaient bien au-delà de ceux de simples conscrits. Il résume dès lors cet épisode bouleversant de la sorte :
Un jour, je suis drafté en NBA et je suis sur mon petit nuage et le lendemain, l’un de mes meilleurs amis meurt.
Témoin du destin dramatique vécu par Len Bias et de la couverture médiatique qui en a été faite, Dennis Rodman s’est chargé d’en informer John Salley d’une manière plus que discutable. De quoi chambouler durablement l’ancien pivot.
