Le constat cash de Yannick Noah (63 ans) : « En France, on n’a pas…

Yannick Noah évoque son départ de France
France TV (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Seul Français de l’ère Open à avoir gagné un tournoi du Grand Chelem avec sa victoire historique à Roland-Garros en 1983, Yannick Noah jouit d’un prestige tout particulier dans le tennis français. Mais alors que la génération des Gasquet, Monfils et Tsonga arrive au crépuscule, et que la relève tarde à éclore, l’interprète de « Saga Africa » est certain d’avoir trouvé le problème en France. Et il l’a dévoilé sans détour.

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Les années passent, mais les faits sont là : depuis ce fameux service-volée retourné derrière la ligne par Mats Wilander, aucun autre Français que Yannick Noah n’a été en mesure de remporter un tournoi du Grand Chelem. Une anomalie pour une des nations historiques du tennis mondial – surtout quand, dans le même temps, l’Espagne et même la Grande-Bretagne sont parvenus à enchaîner les titres.

Alors comment expliquer cette incapacité des tricolores à aller gagner les plus beaux tournois ? Cette sempiternelle question, qui revient sur la table depuis de trop longues années, Yannick Noah croit l’avoir percée à jour. Pour lui, tout réside dans un problème d’approche en France, comme il l’a confié à la fin de l’année 2022.

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Yannick Noah souligne le problème de mentalité en France

Alors invité de l’émission « En aparté » sur Canal+, celui qui s’était hissé à la 3ème place du classement mondial (un record, ndlr) a d’abord réagi au classement maximal de Jo-Wilfried Tsonga. Avant de livrer le fond de sa pensée :

Déjà, c’est pas mal d’être cinquième mondial quand vous jouez au tennis, un sport professionnel, c’est pas mal. On n’a pas de culture de la gagne en France. Le tennis, c’est encore un sport de loisirs, quoi qu’on dise. Vous allez dans les clubs, c’est plus du loisir. Dès qu’il y a un joueur qui gagne, la première chose qu’on fait, c’est le descendre. On n’a pas cette culture.



Ce n’est pas parce que les joueurs ne sont pas suffisamment forts, mais le parcours pour un joueur Français pour arriver cinquième mondial, il est au moins aussi dur que pour un Espagnol pour arriver deuxième. Ce n’est pas du tout la même chose, il n’y a pas la même culture. C’est peut-être ça qu’il faut changer. Changer un revers c’est facile, mais changer les mentalités, ça va commencer par les joueurs, les familles, les entourages, les coachs, les médias, ce n’est pas si simple que ça.

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Des propos à l’arrière-goût plutôt pessimiste de la part de Noah, qui contredisent quelque peu ceux de son ami Henri Leconte. En effet, dans les colonnes d’Ouest-France, « Riton » s’était montré plus positif :

Le tennis français va bien, il va mieux. On est dans une reconstruction du côté masculin mais aussi du côté féminin. Ce qui est intéressant, c’est de pouvoir prévoir un petit peu plus l’avenir. On disait qu’on allait avoir une période un peu plus difficile, c’est vrai, mais il y a toujours le creux de la vague.

On est en pleine reconstruction, ça met un peu plus de temps, mais on n’est pas si mal par rapport aux autres. Regardez la Suède, il n’y a plus personne. On est un peu trop impatient. Nous et les journalistes voulons toujours avoir quelqu’un qui puisse gagner un Grand Chelem. Ça se prépare, ça ne se gagne pas comme ça en deux ans.

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Tandis que le mois de juin dernier a marqué les 40 ans de son sacre à Roland-Garros, Yannick Noah ne voit pas une dynamique permettant au tennis français d’espérer lui trouver un successeur. Et si la FFT s’agite en interne pour changer la donne, en favorisant notamment de plus en plus la performance dans les contrats des entraîneurs, force est de constater que la balle jaune peine à accoucher de très grands champions dans l’Hexagone…

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