Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Élevé dans une famille où les sports de combat étaient religion, Khabib Nurmagomedov a pu compter sur les enseignements de son père pour devenir l’un des plus grands combattants de l’histoire. Des enseignements… qu’il ne respectait pas toujours.
En tant que fils de l’un des coachs de sambo les plus légendaires de l’histoire, impossible pour lui de ne pas se plonger très tôt dans cet univers. Khabib Nurmagomedov a ainsi baigné dans les sports de combat dès son plus jeune âge grâce à son père, Abdulmanap. C’est d’ailleurs pas son intermédiaire qu’il s’est retrouvé à l’âge de neuf ans… dans un combat l’opposant à un ours et resté gravé dans les mémoires.
Suite à cet épisode marquant, le Russe a continué de s’entrainer sous les ordres de son paternel et en a récolté les fruits durant sa carrière professionnelle dans le MMA. Invaincu sur ses 29 combats disputés, il s’est en outre emparé de la ceinture des poids légers de l’UFC qu’il a défendue à trois reprises. Autant d’arguments qui font de lui l’un des, si ce n’est le plus grand combattant de tous les temps.
Javier Mendez honnête sur la désobéissance de Khabib
Aidé par Abdulmanap et ses consignes durant la quasi-totalité de sa carrière, Khabib s’est avant tout servi dans l’octogone de la lutte qu’il a travaillée à ses côtés pendant tant d’années. Cependant, il lui arrivait de ne pas se cantonner à cette stratégie, ce qui pouvait semer la discorde dans son clan. Le coach mythique du Eagle, Javier Mendez, l’a d’ailleurs reconnu volontiers dans son AKA Podcast :
C’est vrai. Souvent, Khabib ne suit pas les consignes qu’on lui donne. Mais quand il les suit, il fait exactement ce qu’il est censé faire. Mais il faut aussi comprendre que Khabib a toujours entendu dire sur lui, « Oh, ce n’est pas un strikeur, il ne sait pas faire ça. » Du coup, il restait debout face à certains gars pour leur montrer qu’il en est capable, mais il ne suivait pas le plan de son père que je lui demandais d’appliquer.
Il voulait montrer aux fans les autres choses qu’il savait faire, et au bout du compte, Khabib était excellent au niveau du striking. Personne n’a jamais vraiment eu l’occasion de le voir, mais ceux qui étaient avec lui à la salle et qui le voyaient détruire des gars rien qu’avec son striking et ses kicks ont pu réaliser à quel point c’était un grand combattant. Le plus grand de l’histoire selon moi.
Ainsi, grâce à sa polyvalence régulièrement sous-estimée, Khabib pouvait se permettre de ne pas forcément honorer le plan de jeu qu’avait confectionné son père. Cela devait particulièrement s’observer durant ses séances d’entrainement et n’avait donc pas vraiment d’incidence sur ses résultats. Il faut donc croire qu’avec une bonne dose de talent, respecter les ordres de ses coachs n’est pas forcément indispensable.
Fidèle à son père et à ses méthodes d’entrainement jusqu’au décès de ce dernier, Khabib Nurmagomedov avait néanmoins parfois tendance à aller à son encontre. Ce, sans toutefois se mettre en danger grâce à ses immenses qualités.