De nos jours très portée sur le tir à 3 points, la NBA peut créditer Stephen Curry pour cette évolution de son jeu. Mais avant que le Chef ne bouleverse les normes, un certain Hank Luisetti s’est sans doute placé à l’origine de la plus grosse mutation du basket.
Si les jeunes fans l’ont toujours connu de cette manière, les plus anciens ont pu observé pléthore de changements sur les dernières décennies. Le jeu développé en NBA, et plus globalement dans le basket ne cesse en effet d’évoluer et n’a plus grand-chose à voir avec celui qui a longtemps symbolisé ce sport. Il suffit d’ailleurs d’analyser un extrait d’un match de 1939 pour s’apercevoir de cette transformation majeure :
Randomly watched a clip of basketball from 1939 and these mother f’ers are traveling all over the place without a call. Guy getting the hand off walks his a** off and the 2 handed set shot moves his pivot foot. This all happens within the first 30 secs of the video pic.twitter.com/90uQ9anO03
— BBALLBREAKDOWN (@bballbreakdown) December 1, 2022
Hank Luisetti, le pionnier méconnu du jumpshot
Avant que le un-contre-un et le tir à 3 points ne se démocratisent, le basket se résumait davantage à une discipline collective où la passe prédominait. Les shoots, eux, étaient avant tout pris près du panier ou avec des appuis ancrés dans le sol. Ce, jusqu’à ce que Hank Luisetti, considéré par beaucoup comme le créateur du tir en mouvement et en suspension, ne vienne bouleverser cette ultime notion dans les années ’30.
Son entraineur à l’université de Stanford, Walter Vincenti, lui attribuait ainsi cette nouveauté révolutionnaire dans les colonnes du Wall Street Journal :
Nous avons fait le voyage jusqu’à New York, joué au Madison Square Garden et révolutionné le jeu. Il (Luisetti) était atypique pour son époque. Mais les gens ont rapidement commencé à l’imiter, et le basket est devenu un jeu beaucoup plus ouvert.
Peu conventionnelle, cette nouvelle méthode de tir n’a cependant pas conquis tout le monde d’emblée. En marge d’un choc entre le Cardinal et Long Island, un reporter résumait en effet la prestation de Luisetti de la sorte :
Certains de ses tirs auraient été considérés comme imprudents s’ils avaient été pris par un autre joueur.
Or, Luisetti n’était pas n’importe quel joueur. Durant ses trois années passées à Stanford, il a notamment cumulé 1.291 points inscrits, trois capes de All-American ainsi que deux titres de College Player of the Year. Le tout, en étant également crédité pour l’invention du dribble et de la passe dans le dos. Autant de faits d’armes notables qui lui ont permis d’intégrer dès 1959 le prestigieux Hall of Fame.
À l’époque où le basket n’affichait pas du tout les mêmes normes qu’aujourd’hui en matière de jeu, Hank Luisetti a véritablement chamboulé son paysage via son tir en mouvement et en suspension. Stephen Curry lui doit donc une fière chandelle.