Par Guillaume K. | Journaliste sportif
S’il est protégé par son palmarès et son statut de légende, Gregg Popovich va finir par abîmer son image à cause de sa gestion du cas Victor Wembanyama. Il a tenu à s’exprimer une nouvelle fois sur l’apprentissage de son prodige, et il a fait un constat assez terrifiant.
Depuis de nombreuses semaines désormais, les fans s’agacent du traitement réservé à Victor Wembanyama par les Spurs. Volontairement ou non, ses coéquipiers refusent régulièrement de le trouver alors qu’il est seul dans la raquette, et forcément, les prestations du jeune français en pâtissent. Avec un vrai meneur, il tournerait à bien plus de 18.5 points de moyenne par match, c’est certain.
Au rang des accusés, Jeremy Sochan est celui vers qui toute l’attention négative se tourne. Transformé en meneur de jeu par Gregg Popovich pendant l’été, cet ailier fort de formation peine à trouver ses marques et surtout à développer sa vision du jeu. Fait particulièrement humiliant, il a été vivement critiqué par les commentateurs des Bulls ce jeudi, qui auraient aimé voir Wemby plus impliqué.
Gregg Popovich cash sur la progression de Wemby
Mais à seulement 20 ans et pour sa deuxième saison au plus haut niveau, Sochan ne peut pas être au coeur de toutes les critiques. Il a beau être une légende, Pop doit aussi quelques explications à ses fans, et c’est ce qu’il a fait avant le déplacement à Chicago. Il a malheureusement fait un constat assez défaitiste sur le développement de son jeune prodige.
On a montré à Victor les premières saisons de LeBron, KD, AD et d’autres, et eux aussi ont eu des moments difficiles. Ils étaient jeunes et sont tombés dans des équipes peu expérimentées. Ici, David Robinson et Tim Duncan étaient dans des contextes plus favorables pour apprendre et progresser vite. Victor va devoir le faire en apprenant de ses échecs, mais il n’aura pas de conseils de la part de vétérans expérimentés sur ce qu’il doit faire sur le terrain.
On passe beaucoup de temps à la vidéo et on lui montre ce qu’ont fait d’autres grands joueurs dans le temps. On étudie le jeu dos au panier de Kevin McHale par exemple, ou les appuis de Kobe Bryant et Michael Jordan. On ne faisait pas ça avec Tim Duncan et David Robinson. On essaye de remplir son « ordinateur » interne avec ces informations, parce que personne ne le fera pour lui sur le terrain.
Le constat de l’entraineur est simple : les Spurs n’ont pas les vétérans dans l’équipe pour permettre à Victor Wembanyama de progresser rapidement… Le Français doit tout apprendre par lui-même sur le terrain, et il doit intégrer des heures de vidéo pour assimiler quelques techniques des légendes. Et si les dirigeants remédiaient à ça avant la trade deadline ?
Gregg Popovich est assez honnête : il n’y a pas de vétéran capable d’apprendre les ficelles du métier à Victor Wembanyama chez les Spurs. Le Français va devoir apprendre seul sur le terrain, ce qui ralentit forcément sa progression…