Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Artiste parmi les plus incontournables de l’histoire de la francophonie, Jacques Brel a laissé une empreinte indélébile par son talent et sa versatilité. Dans la vie privée, en revanche, le natif de Schaerbeek avait quelques failles, dont une révélée tout récemment par sa fille France. Pas de quoi redorer le blason du Belge, c’est certain…
Artiste torturé mais si attachant, caméléon capable d’enflammer une scène ou de dominer un plateau de cinéma par sa seule présence, Jacques Brel était assurément un personnage unique. Unique, il l’était également dans sa vie privée, puisque ses nombreuses aventures extra-conjugales étaient connues de tous… et même tolérées par sa femme Thérèse Michielsen, qui lui a donné 3 filles : Chantal, France, et Isabelle.
La fille de Jacques Brel cash sur le comportement de son père
C’est justement France qui était invitée de l’émission « Ça commence aujourd’hui » de Faustine Bollaert ce lundi après-midi. Et sans langue de bois, elle n’a pas absolument pas hésité à affirmer que son père n’avait aucun intérêt pour la paternité, quitte à jeter une petite gêne sur le plateau :
Ça ne l’intéressait pas du tout ! La paternité était lourde pour lui. C’était lourd le fait de se dire qu’il avait des enfants parce que lui en fait, sa manière à lui quand il est plus jeune de se dire : « Qu’est-ce que je vais faire sur cette planète ? », c’est qu’il ne voulait pas vieillir, et ne surtout pas devenir un adulte !
Eternel enfant, espiègle et séducteur à défaut d’être un père présent et sérieux, Jacques Brel n’a finalement jamais vraiment pris la mesure de ce rôle qu’il ne savait pas comment aborder. D’ailleurs, sa fille a confirmé sans mal que l’interprète de la cultissime « Ne me quitte pas » ne portait un intérêt dingue à elle et à ses soeurs :
Il ne s’intéressait pas à nous ! Il s’intéressait aux autres…
France Brel a tout de même tenu à finir sur une note positive en évoquant son père qui, selon elle, a su être extraordinaire d’une manière différente :
Alors, avoir un père, parce qu’avoir un père c’est quoi ? (…) Je pense que dans la fonction paternelle, il y a quelque chose de très important, c’est le modèle. Je crois qu’un père peut à sa manière, et de manière différente pour chacun, montrer quelque chose. Et en ce sens, il a été un père extraordinaire parce qu’il m’a montré le fait que dans la vie, il faut vouloir, ne compter sur personne et le faire !
S’il n’était pas un père conventionnel et particulièrement présent, Jacques Brel conserve l’affection et l’estime de sa fille France, qui lui pardonne volontiers ses écarts. Une belle preuve de l’amour de la part de la septuagénaire, bien consciente qu’un être aussi extraordinaire ne pouvait mener une vie ordinaire. Voilà qui est dit !