Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Épouvantail de la ligue durant une bonne partie de sa carrière, LeBron James a souvent poussé ses adversaires à adopter une préparation spéciale afin de lui résister. Un ancien expert défensif a révélé la sienne… qui n’a finalement pas du tout porté ses fruits.
À l’instar de n’importe quelle légende de la NBA, il a provoqué de sérieux maux de tête chez les équipes et entraineurs qu’il a pu affronter. LeBron James fait en effet partie de ces joueurs sur lesquels une stratégie entière peut se baser en défense. Il suffisait d’ailleurs d’une ou deux bonnes prestations défensives d’un de ses adversaires contre lui pour que ce dernier hérite du surnom de « LeBron-stopper ».
Tobias Harris, Jae Crowder, Andre Iguodala : tous ont tôt ou tard reçu cette étiquette. Et pourtant, le King peut se targuer d’avoir signé d’énormes cartons face à chacun d’entre eux. Il faut dire que son incroyable polyvalence en attaque le rend difficile à museler sur l’ensemble d’un match. C’est d’ailleurs l’amère expérience qu’a vécue un autre joueur pourtant réputé pour ses talents de défenseur.
L’expérience frustrante de Tony Allen face à LeBron
À l’époque où James évoluait encore dans les rangs des Cavaliers, Memphis faisait partie des équipes les plus solides de la ligue défensivement. La fameuse mentalité « Grit and Grind » de la franchise était particulièrement incarnée par un joueur, à savoir Tony Allen. Or, un soir de novembre 2015, le rugueux arrière des Grizzlies a sérieusement déchanté au moment de se mesurer à LeBron. Il raconte à ESPN :
Il n’a même pas essayé de me rentrer dedans. J’étais énervé. Je pensais qu’il allait au moins essayer de me faire reculer jusqu’au panier sur une action. Avant de l’affronter, j’ai passé une semaine à me buter à la salle. J’étais prêt pour le défi.
Certes frustré sur le moment, l’ancien pitbull de Memphis a vite compris que son adversaire avait fait le bon choix :
Mais vous savez ce que j’ai vu ? J’ai vu son QI basket, son intelligence, sa maturité. Il était là, « Yo, je n’ai rien à prouver dans cette bataille entre moi et T.A. Tout ce qui compte, c’est que je trouve des ouvertures et de moyens d’inscrire des points pour que leur défense s’écroule. »
Un refus du duel que certains attribuent souvent à l’instinct de tueur soi-disant inexistant du Chosen One, mais qui lui a souri sur cette rencontre.
En effet, même s’il n’a pris que 15 tirs et n’a inscrit que 20 points ce soir-là, LBJ en est ressorti comme le grand vainqueur avec les Cavs (111-89). Laissant Kyrie Irving (24 points) et Kevin Love (22 points) prendre la lumière, il a qui plus est pu s’économiser en ne disputant que 31 minutes de jeu. Ce, pendant qu’Allen achevait pour sa part le partie avec un différentiel… de -26, soit le pire des deux équipes.
Préparé pour la guerre qu’il pensait devoir mener contre LeBron James, Tony Allen s’est retrouvé bête lorsque ce dernier l’a comme qui dirait refusée. Au lieu de cela, le King l’a joué cérébral et collectif, ce qui a donné lieu à un blowout infligé à Memphis.