Personnage excentrique au possible, Dennis Rodman a souvent eu du mal à rester dans le rang dans sa carrière, y compris durant son illustre passage aux Bulls. Certains de ses coups de folie n’ont d’ailleurs pas plu à Michael Jordan, qui s’en souvient bien.
D’un point de vue purement sportif, leur association faisait pleinement sens. Après tout, accompagner un créateur offensif tel que Michael Jordan avec un défenseur aussi reconnu que Dennis Rodman paraissait presque élémentaire sur le papier. Leurs résultats communs n’auraient d’ailleurs pas pu se révéler plus idéals, eux qui ont mis la main sur trois bagues de champion en trois saisons passées côte à côte.
Tout ne s’est cependant pas déroulé de façon parfaite pendant ces trois fructueuses années. En effet, outre leurs qualités évidentes de basketteurs, les deux hommes présentaient un égo non-négligeable. Ce, sans parler de la propension de l’intérieur à se créer inutilement des problèmes. Que ce soit sur le parquet ou en dehors, ce dernier n’a en effet pas toujours facilité les choses pour sa franchise, ni pour son leader.
Après sa bévue, la réconciliation épique entre Rodman et Jordan
Habitué des frasques extra-sportives en tout genre durant sa période aux Bulls, Rodman a eu le mérite d’agacer plus d’une fois Jordan & Co. Cela a par exemple été le cas lors des Finales 1998, lors desquelles il s’est offert un petit périple improvisé à Las Vegas. Quelques mois avant cela, il s’était déjà attiré les foudres de son coéquipiers star en pleine rencontre, comme se le remémore MJ dans The Last Dance :
À ce moment-là, on avait un match et il s’est fait exclure pour je ne sais quelle c*nnerie. J’étais furax parce qu’il s’est fait expulser et m’a laissé tout seul sur le parquet étant donné que Scottie ne jouait pas.
Déjà privé de son plus fidèle lieutenant, Mike n’a logiquement pas apprécié de voir le second l’abandonner ainsi. S’en est suivie une drôle de scène après coup entre les deux partenaires :
Dennis savait qu’il avait m*rdé, et ce soir-là, j’entends quelqu’un qui toque à la porte de ma chambre d’hôtel. Alors que Dennis ne venait jamais me voir, il est entré dans ma chambre et m’a demandé si j’avais un cigare pour lui. Il ne s’est pas excusé une seule fois. Mais le fait qu’il vienne dans ma chambre, c’était sa façon de dire, « Écoute, mec, j’ai m*rdé. » Et à partir de là, Dennis a été sage comme une image.
Intervenu en début de saison 1997-98, cette étonnante scène a permis à Chicago de s’éviter un conflit nauséabond entre deux de ses cadres. Résultat, la franchise a terminé sa campagne régulière avec un excellent bilan de 62 victoires contre 20 défaites et a une nouvelle fois répondu présent en playoffs. Comme quoi, un simple cigare a peut-être empêché la fameuse dernière danse de tourner au fiasco complet !
Rempli de culpabilité après une expulsion évitable, Dennis Rodman n’a rien trouvé de mieux pour se faire pardonner auprès de Michael Jordan… que venir lui réclamer un cigare. The Worm était décidément un phénomène à part, et MJ l’avait bien compris.